Sortie : 1990
Produit par Alan Moulder
Label : Creation Records
Lorsqu’on est jeune, on peut tout se permettre, et finalement les choses paraissent simples. Il suffit de prendre une guitare et en avant. C’est ce qu’on fait les quatre gamins d’Oxford. Exactement ça.
Cette compilation américaine des deux premiers EP du groupe est la stupéfiante démonstration du culot de ces gamins surdoués. Faire cracher les amplis, user des pédales steel à fond, produire un son noisy à déchirer les oreilles : c’est si commun et si jouissif ! D’autant que ces premiers essais se dotent de quelques approximations, tant dans la production que dans le chant ou le jeu (par exemple sur « All I can see »), ce qui confère beaucoup de charme aux chansons, et ne rajoute finalement que plus d’enchantement à cette défonce musicale.
Comment ne pas succomber à l’énergique « Chelsea Girl » ? C’est un premier single et c’est déjà un coup de maître ! Ils sont peu nombreux ces groupes à avoir réussi du premier coup. Ride utilise un son pourri mais il possède quelque chose d’indéfinissable et qui fait de Ride un groupe adulé comme jamais : un talent innée pour les mélodies évanescentes. C’est un brûlot mais c’est aussi un single qui enchante, qui adoucit, qui fait rêver. On aura beau dire, « Chelsea Girl » restera comme une hymne, une ode à la jeunesse, livrée à vive allure, sans prendre le temps de réfléchir, sans prendre le temps de réfréner les distorsions, en scandant à la manière d’enfant de cœur des paroles naïves qui resteront dans les annales de la pop musique.
Il se dégage de ce recueil un incroyable sentiment de puissance, comme si c’était la jeunesse qui prenait le pouvoir, une puissance lumineuse, rayonnante, qui dévaste tout sur son passage, à l’instar du frondeur « Furthest Thing ». Le chant hésitant et extrêmement doux de Mark Gardener s’envole et se drape de suavité timide au beau milieu de tambourins qui claquent, de caisses martelées et de guitares triturées, souvent trop et qui dérapent du coup facilement. « It’s time for a change, I’m not asking, I’m telling you », l’annonce est là, la jeunesse prend le pouvoir. « I’m watching, I’m listenning, but to touch seems the furthest sense away », tout est dit ici, on est dans l’action, dans l’expression d’une passion exacerbée mais qui ne va pouvoir passer que par l’honnêteté.
Ride sait à peine maîtriser les guitares que déjà ils osent avec un culot incroyable de mêler à la puissance, des chœurs d’angelot, du lyrisme et de l’insouciance savoureuse. « Drive me Blind » et son intro tout droit sorti d’un rêve enchanteur, avant qu’une chape de guitares lourdes ne viennent recouvrir le tout, est un véritable miracle de fraîcheur et de nouveauté. Ce n’est pas l’intro presque indus de l’extraordinaire et indolent « Close my eyes » qui va faire changer les choses, car derrière les sirènes de guitares, il y a ce chant reposé, cette digression magique de fin et cette nonchalance adorable. Au pays de Syd Rotten, au pays de la révolte sociale, du crachat punk et du vomi, voilà que déboulent quatre garçons qui osent faire de la pop et chanter en faisant des « aaaaaah » mielleux. Comme sur « Like a daydream », joué à cent à l’heure avec un rythme infernal à la batterie, des tambourins qui cognent frénétiquement, des guitares qui s’entrelacent, et pourtant avec ces voix douces, doublées de vocalises ouatées. Ce n’est que pour mieux repartir vers l’avant, car la jeunesse, c’est ça, c’est partir vers l’avant sans sourciller, sans se poser plus de questions, en se laissant aller, et ne réfrénant rien.
Cette compilation américaine des deux premiers EP du groupe est la stupéfiante démonstration du culot de ces gamins surdoués. Faire cracher les amplis, user des pédales steel à fond, produire un son noisy à déchirer les oreilles : c’est si commun et si jouissif ! D’autant que ces premiers essais se dotent de quelques approximations, tant dans la production que dans le chant ou le jeu (par exemple sur « All I can see »), ce qui confère beaucoup de charme aux chansons, et ne rajoute finalement que plus d’enchantement à cette défonce musicale.
Comment ne pas succomber à l’énergique « Chelsea Girl » ? C’est un premier single et c’est déjà un coup de maître ! Ils sont peu nombreux ces groupes à avoir réussi du premier coup. Ride utilise un son pourri mais il possède quelque chose d’indéfinissable et qui fait de Ride un groupe adulé comme jamais : un talent innée pour les mélodies évanescentes. C’est un brûlot mais c’est aussi un single qui enchante, qui adoucit, qui fait rêver. On aura beau dire, « Chelsea Girl » restera comme une hymne, une ode à la jeunesse, livrée à vive allure, sans prendre le temps de réfléchir, sans prendre le temps de réfréner les distorsions, en scandant à la manière d’enfant de cœur des paroles naïves qui resteront dans les annales de la pop musique.
Il se dégage de ce recueil un incroyable sentiment de puissance, comme si c’était la jeunesse qui prenait le pouvoir, une puissance lumineuse, rayonnante, qui dévaste tout sur son passage, à l’instar du frondeur « Furthest Thing ». Le chant hésitant et extrêmement doux de Mark Gardener s’envole et se drape de suavité timide au beau milieu de tambourins qui claquent, de caisses martelées et de guitares triturées, souvent trop et qui dérapent du coup facilement. « It’s time for a change, I’m not asking, I’m telling you », l’annonce est là, la jeunesse prend le pouvoir. « I’m watching, I’m listenning, but to touch seems the furthest sense away », tout est dit ici, on est dans l’action, dans l’expression d’une passion exacerbée mais qui ne va pouvoir passer que par l’honnêteté.
Ride sait à peine maîtriser les guitares que déjà ils osent avec un culot incroyable de mêler à la puissance, des chœurs d’angelot, du lyrisme et de l’insouciance savoureuse. « Drive me Blind » et son intro tout droit sorti d’un rêve enchanteur, avant qu’une chape de guitares lourdes ne viennent recouvrir le tout, est un véritable miracle de fraîcheur et de nouveauté. Ce n’est pas l’intro presque indus de l’extraordinaire et indolent « Close my eyes » qui va faire changer les choses, car derrière les sirènes de guitares, il y a ce chant reposé, cette digression magique de fin et cette nonchalance adorable. Au pays de Syd Rotten, au pays de la révolte sociale, du crachat punk et du vomi, voilà que déboulent quatre garçons qui osent faire de la pop et chanter en faisant des « aaaaaah » mielleux. Comme sur « Like a daydream », joué à cent à l’heure avec un rythme infernal à la batterie, des tambourins qui cognent frénétiquement, des guitares qui s’entrelacent, et pourtant avec ces voix douces, doublées de vocalises ouatées. Ce n’est que pour mieux repartir vers l’avant, car la jeunesse, c’est ça, c’est partir vers l’avant sans sourciller, sans se poser plus de questions, en se laissant aller, et ne réfrénant rien.
"...ils sont peu nombreux ces groupes à avoir réussi du premier coup...".
RépondreSupprimer100 % d'accord avec toi mais quelques exemples sont là pour contredire la règle, pour notre plus grand bonheur.
Perso, je pense à :
_ "The Velvet Underground & Nico" (1967) - The Velvet Underground
_ "In the court of the Crimson king" (1969) - King Crimson
_ "The Doors" (1967) - The Doors
_ "Tindersticks I"(93) - Tindersticks
_ "The Stones Roses" (1989) - The Stones Roses
_ "Grace" (94) - Jeff Buckley
_ "Funeral" (05) - Arcade Fire
Et surement d'autre que j'oublie...A + +
Francky 01