Date : 1990-91
Produit par The Suncharms
Label : Cloudberry Records
The Suncharms se sera contenté de
sortir deux singles sur le label culte du Wilde Club, celui de The Bardots,
Catherine Wheel ou Cherry Forever. Pour cette miraculeuse compilation de Cloudberry
sortie en 2016, on y ajoutera quelques démos, histoire de faire le nombre (et
tant pis pour la piètre qualité du son).
Ces gamins ont ainsi contribué à cette
scène shoegaze de province, parallèle à celle, plus connue, de la Thames
Valley. Ce shoegaze-là s’embarrassait moins de lyrisme pour se concentrer sur
ce qui plaisaient à ces jeunes : le bruit, la pagaille, l’espérance. Car
il ne faut pas se leurrer, le shoegaze, en somme, ce ne sont que des guitares
qui secouent dans tous les sens. Et cette compilation ne déroge pas à la règle.
Ainsi « Reflections » aura beau démarrer comme une ballade à la guitare sèche,
cela n’empêchera pas l’intrusion impromptue d’un déluge de saturation. Pour les
textes, on passera, le chant est si doux, qu’on l’entend à peine ! Marcus
Palmer a cette façon de chanter, tout en halètement et suavité (« Sparkle »
ou « She feels »).
The Suncharms possède également un autre
atout, en plus de son insouciance et de sa préciosité mal dégrossie, c’est sa
basse. Richard Farnell joue superbement bien de son instrument, souvent mis en
avant et appuyée, c’est dire, c’est presque lui qui fait parfois la mélodie du
morceau (« Verge of tears » ou le mid-tempo « Time Will Tell »).
Ce qui compte, c’est ce son surchargé,
presque mal produit, ou du moins dans ce cas volontairement, qui noie presque
tout le reste. Et cela fait un bien fou d’écouter les superbes « Spaceship », à
la simplicité retrouvée, ou bien « One I See », au tempo surmultiplié et qui
ferait presque tourner les têtes. Un superbe groupe shoegaze que beaucoup avait
oublié.
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