Pigs Might Fly de Green Hill
Sortie : 1994
Produit par Michael Grund et Ingo Krauss
Label : Harvest
Alors qu’on s’attendait à retrouver ces chères plages shoegaze tant affiliées groupe, voilà qu’on tombe sur un rythme complètement electro, voire même trance goa, hardcore et hypnotique.
Il n’y a pas à dire, « Turkish Honey » déroute ! Sublimée par des guitares saturées et des voix psychédéliques et trafiquées, la chanson s’engage dans de toutes nouvelles voies, habituellement peu proches du rock. Que ce soit par goût pour l’electro ou par volonté de créer un vrai trip synthétique, Green Hill surprend son monde.
En fait « Pigs Might Fly » est un véritable fourre-tout : on y trouve tous les genres !
Sans cohérence, sans fil conducteur, hormis une joyeuse nonchalance à piocher de ci, de là parmi des styles différents, l’album présente différents titres qui sonnent comme si les musiciens avaient voulu s’amuser et rigoler. « Dorian Gray » et son chant sorti d’un cartoon, son indolence so kitch, et sa légèreté de ton tranche nettement avec la chanson précédente. Une chose est sûre cependant : à aucun moment Green Hill ne se prendra au sérieux. L’objectif est de s’essayer à diverses choses, sans revendication, juste le plaisir de signer des titres sympathiques (« Dead Poets Society », qui sonne très Brit-Pop ou bien « A night in the life et ses superpositions de guitares sèches et saturées), voire même de se dégager de l’image trop sérieuse et romantique que possédait le groupe à la suite de son premier album.
Les surprises sont légions : un morceau reggae qui finit par virer au ska de la manière la plus naturelle du monde (« The Model ») se perd au milieu d’un morceau post-punk (« What do you see » et sa basse en avant). Bref, c’est à ne plus rien y comprendre. A la fin, on ne cherche plus à savoir où le groupe veut nous entraîner, on se laisse prendre au jeu et emporté par les guitares saturées qui traversent souvent les morceaux mais sans jamais prendre le dessus (« This Dream »).
On a bien du mal à se retrouver dans tout ça, et parfois on se demande si les bons choix ont été faits, déséquilibrant la qualité des morceaux. Mais fort heureusement, Green Hill n’a rien oublié de ce qui faisait tant son charme. Signant quelques unes des plus belles mélodies, le groupe allemand est encore capable sur cet album de séduire. Des titres purement shoegaze comme « The Release », pop à souhait mais noyé sous les guitares, entretiennent le plaisir d’écoute.
Et le groupe n’est jamais aussi proche de la beauté pure que lorsqu’il ralentit le tempo, n’hésite pas à se faire plus atmosphérique et sublime ses chansons par des passages de distorsions féeriques et des chœurs magnifiques : « Tommy » présente des voix en duo, très soufflées et typique du shoegaze, ce qui rend encore plus magiques les guitares, qu’elles soient cristallines ou saturées. Le moment relâché au milieu, au cours duquel on suspend presque son souffle, est un vrai régal pour les oreilles. Autre exemple avec « Away », sans conteste la plus belle chanson de l’album, petite ballade tranquille, s’élève alors sous le coup des guitares et d’un refrain aussi merveilleux que fédérateur, avant de partir très loin lors d’une solo aérien et planant.
Original et déroutant, un peu trop dispersé sans doute, ce deuxième opus respire cependant la fraîcheur.
Sortie : 1994
Produit par Michael Grund et Ingo Krauss
Label : Harvest
Alors qu’on s’attendait à retrouver ces chères plages shoegaze tant affiliées groupe, voilà qu’on tombe sur un rythme complètement electro, voire même trance goa, hardcore et hypnotique.
Il n’y a pas à dire, « Turkish Honey » déroute ! Sublimée par des guitares saturées et des voix psychédéliques et trafiquées, la chanson s’engage dans de toutes nouvelles voies, habituellement peu proches du rock. Que ce soit par goût pour l’electro ou par volonté de créer un vrai trip synthétique, Green Hill surprend son monde.
En fait « Pigs Might Fly » est un véritable fourre-tout : on y trouve tous les genres !
Sans cohérence, sans fil conducteur, hormis une joyeuse nonchalance à piocher de ci, de là parmi des styles différents, l’album présente différents titres qui sonnent comme si les musiciens avaient voulu s’amuser et rigoler. « Dorian Gray » et son chant sorti d’un cartoon, son indolence so kitch, et sa légèreté de ton tranche nettement avec la chanson précédente. Une chose est sûre cependant : à aucun moment Green Hill ne se prendra au sérieux. L’objectif est de s’essayer à diverses choses, sans revendication, juste le plaisir de signer des titres sympathiques (« Dead Poets Society », qui sonne très Brit-Pop ou bien « A night in the life et ses superpositions de guitares sèches et saturées), voire même de se dégager de l’image trop sérieuse et romantique que possédait le groupe à la suite de son premier album.
Les surprises sont légions : un morceau reggae qui finit par virer au ska de la manière la plus naturelle du monde (« The Model ») se perd au milieu d’un morceau post-punk (« What do you see » et sa basse en avant). Bref, c’est à ne plus rien y comprendre. A la fin, on ne cherche plus à savoir où le groupe veut nous entraîner, on se laisse prendre au jeu et emporté par les guitares saturées qui traversent souvent les morceaux mais sans jamais prendre le dessus (« This Dream »).
On a bien du mal à se retrouver dans tout ça, et parfois on se demande si les bons choix ont été faits, déséquilibrant la qualité des morceaux. Mais fort heureusement, Green Hill n’a rien oublié de ce qui faisait tant son charme. Signant quelques unes des plus belles mélodies, le groupe allemand est encore capable sur cet album de séduire. Des titres purement shoegaze comme « The Release », pop à souhait mais noyé sous les guitares, entretiennent le plaisir d’écoute.
Et le groupe n’est jamais aussi proche de la beauté pure que lorsqu’il ralentit le tempo, n’hésite pas à se faire plus atmosphérique et sublime ses chansons par des passages de distorsions féeriques et des chœurs magnifiques : « Tommy » présente des voix en duo, très soufflées et typique du shoegaze, ce qui rend encore plus magiques les guitares, qu’elles soient cristallines ou saturées. Le moment relâché au milieu, au cours duquel on suspend presque son souffle, est un vrai régal pour les oreilles. Autre exemple avec « Away », sans conteste la plus belle chanson de l’album, petite ballade tranquille, s’élève alors sous le coup des guitares et d’un refrain aussi merveilleux que fédérateur, avant de partir très loin lors d’une solo aérien et planant.
Original et déroutant, un peu trop dispersé sans doute, ce deuxième opus respire cependant la fraîcheur.
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