Date : 1993
Pays : Suède
Label : North or No South
Ce superbe single, sorti en plein coeur de la vague shoegaze suédoise, résume tout à fait le style : guitares qui s'emballent dans des harmonies alambiquées, enjouées et naïves, des amplis à fond pour un mur du son magique qui résonne au loin, multiplie les guitares, merveilleuses, saturées ou acoustiques, le tout en même temps, des arpèges qui pleuvent, des vocalises relâchées, presque béates au milieu de la beauté des compositions. Les deux chanteurs et guitaristes, Robert Norsten et Per Helin, possèdent deux voix douces qui s’harmonisent parfaitement, en dépit de leurs approximations. Jon Rudberg (percussion), Magnus Âström (batteur), Mattias Jonsson (bassiste) sont tout aussi fou-fous qu’eux et les accompagnent pour ces délires sans conséquences.
Ces chansons sont revigorantes, courtes mais aux mélodies prenantes et poétiques, tout en gardant un grain sapide dans le son. Pourtant les guitares occupent un grand espace de liberté, avec la possibilité de faire gronder les amplis comme de distiller des éclats cristallins, qui résonnent comme des gouttes d'or, le tout dans une infinie insouciance et un ton amateur absolument puéril.
Les riffs façon Foo Fighters, la guitare sèche et le xylophone de « Sibyl-lane », la libératrice et adorable agrégation de guitares de « The Badger », les ambiances lounge ou bossa nova de « Flipper », les moults arpèges de « Softly kills me » et ses percussions, tout ceci respire bon l'ambiance indie qui régnait à l'époque. Quant à « Ooh », c'est tout simplement un titre merveilleux, empli de magie. Vif, remuant et virevoltant, il fait penser aux premiers The Boo Radleys.
Ecouter, c'est donc se replonger dans cette époque, adhérer, s'y laisser prendre et en faire sienne.
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