Date : 1990
Production : Graham Sutton
Label : Cheree
Une face claire, une face sombre.
En première partie, le groupe explore des veines alanguies
et reposées. « Nothing Feels » est construit autour d’une basse
gothique, d’un rythme lent, de quelques percussions, puis une petite guitare fait
son apparition, ainsi que des voix fatiguées, soufflées. C’est la même chose
avec la ballade folk « I know », tristounette à la guitare sèche
toute tristounette et aux guitares qui sonnent comme des plaintes de dauphins.
Les voix sont douces, légères, dédoublées, à la façon de Slowdive. On se
surprend à rêvasser.
Mais sur la seconde piste du vinyle, les choses
prennent une autre tournure et le bruit s’invite à la fête.
« By-blow » n’est d’ailleurs qu’un mur du son expérimental,
composé de massacre en règle de la batterie, de distorsions et de nappes de
saturations inaudibles. C’est sur « All different thing » que la
dimension émotionnelle s’amplifie. Le morceau est lent, alangui, avec juste
quelques brides de guitares qui se perdent dans le lointain, quelques brides de
voix, féminines, masculines, qui répètent les mêmes échos comme des
incarnations de fantômes. Puis les arpèges féériques et doucereux commencent à
tisser des lignes folles et enfin, c’est le déluge, et un mur du son imposant se
déploie majestueusement. Une interruption, on revient vers ce climat plus
reposé, alternant bruit shoegaze et calme dream-pop, et enfin ça reprend encore
plus fort. Huit minutes tout aussi éprouvantes qu’éblouissantes.
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