Ecstasy and Wine de My Bloody Valentine
Sortie : 1989
Produit par Kevin Shield
Label : Lazy Records
Les premières ébauches du groupe de Kevin Shield et Belinda Butcher seront immédiatement jetées en pâture, sans travailler plus que ça le son, ce qui donne un résultat rudimentaire assez touchant, sous la forme d'un single : "Stawberry Wine", aussitôt suivi d'un mini-LP "Ecstasy", plus tard regroupés sur Lazy en 1989.
Comptant sur les moyens du bord, My Bloody Valentine arrivera à se dépatouiller et à livrer de pures merveilles de pop tapageuse, entraînante et légèrement salissante aussi.
Des voix mirifiques comme l'irréel, douces, angéliques, une pluie de carillons, des couplets sucrés et mielleux, des guitares et une basse noisy sales et crispantes (estampillées Jesus and Mary Chain), des couches sonores empilées, des mélodies faussement candides, des réverbérations vertigineuses, des crissements d'aciérie sadiques : on n'avait jamais fait un tel alliage auparavant !
Fourmillant d'arpèges géniaux, emmené par une batterie inouïe qui supporte à elle seule toute la dynamique des morceaux, les titres de ce groupe irlandais sont étonnants. Délicieux, vibrants, ils émerveillent par leur efficacité universelle. Accrocheur dans l'esprit, le groupe n'en oublie pas moins ses fondamentaux noisy : simplification et tapage. Bien que regorgeant d'harmonies vocales savoureuses, de mélodies à tomber par terre dans la plus grande tradition anglaise de cette époque, le groupe aime bien se vautrer dans le laisser-aller : saturations, obédience pour le strict minimum, urgence.
La synthèse est phénoménale. Jamais autant de trésors et de joyaux pop n'avaient été taillées à partir de telles souillures : « Never say goodbye » et son dialogue savoureux sous la tempête, les airs béas de « She loves you no less », l’humeur froide et désabusée sur le génial « The Things I miss » (qu’on croirait piqué à Psychocandy !) ou les « tuhtuhtuh » innocents de « You’ve got nothing ».
Il y a un certain côté indie pop voulu chez My Bloody Valentine qui n'est pas pour ôter tout leur charme, les rapprochant dans l’esprit de la vague noisy avec les Primitives ou les Shop Assistants. Cette façon décalée de jouer et de concevoir le rock provoque un vrai remue-ménage de folie, à faire mal aux oreilles.
Punk dans la forme mais irréversiblement pop dans le fond, My Bloody Valentine prend l'incandescence artistique par-dessus la jambe, enrobant déjà ses chansons sous des textures acidulées.
Sortie : 1989
Produit par Kevin Shield
Label : Lazy Records
Les premières ébauches du groupe de Kevin Shield et Belinda Butcher seront immédiatement jetées en pâture, sans travailler plus que ça le son, ce qui donne un résultat rudimentaire assez touchant, sous la forme d'un single : "Stawberry Wine", aussitôt suivi d'un mini-LP "Ecstasy", plus tard regroupés sur Lazy en 1989.
Comptant sur les moyens du bord, My Bloody Valentine arrivera à se dépatouiller et à livrer de pures merveilles de pop tapageuse, entraînante et légèrement salissante aussi.
Des voix mirifiques comme l'irréel, douces, angéliques, une pluie de carillons, des couplets sucrés et mielleux, des guitares et une basse noisy sales et crispantes (estampillées Jesus and Mary Chain), des couches sonores empilées, des mélodies faussement candides, des réverbérations vertigineuses, des crissements d'aciérie sadiques : on n'avait jamais fait un tel alliage auparavant !
Fourmillant d'arpèges géniaux, emmené par une batterie inouïe qui supporte à elle seule toute la dynamique des morceaux, les titres de ce groupe irlandais sont étonnants. Délicieux, vibrants, ils émerveillent par leur efficacité universelle. Accrocheur dans l'esprit, le groupe n'en oublie pas moins ses fondamentaux noisy : simplification et tapage. Bien que regorgeant d'harmonies vocales savoureuses, de mélodies à tomber par terre dans la plus grande tradition anglaise de cette époque, le groupe aime bien se vautrer dans le laisser-aller : saturations, obédience pour le strict minimum, urgence.
La synthèse est phénoménale. Jamais autant de trésors et de joyaux pop n'avaient été taillées à partir de telles souillures : « Never say goodbye » et son dialogue savoureux sous la tempête, les airs béas de « She loves you no less », l’humeur froide et désabusée sur le génial « The Things I miss » (qu’on croirait piqué à Psychocandy !) ou les « tuhtuhtuh » innocents de « You’ve got nothing ».
Il y a un certain côté indie pop voulu chez My Bloody Valentine qui n'est pas pour ôter tout leur charme, les rapprochant dans l’esprit de la vague noisy avec les Primitives ou les Shop Assistants. Cette façon décalée de jouer et de concevoir le rock provoque un vrai remue-ménage de folie, à faire mal aux oreilles.
Punk dans la forme mais irréversiblement pop dans le fond, My Bloody Valentine prend l'incandescence artistique par-dessus la jambe, enrobant déjà ses chansons sous des textures acidulées.
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