28 novembre 2013

Fiche artiste de The Verve



The Verve


Tout le monde connaît Urban Hymns, un des grands albums des années 90, mais tout le monde ignore que la bande à Richard Ashcroft baigna à ses débuts dans un shoegaze, à forte valeur psychédélique.
L'irruption dans les charts avec "Bitter Sweet Symphonie", tube de l'été 1997, fut considéré comme la brusque renaissance d'un groupe, presque sorti de la tombe. Car avant cette célébrité, tant désiré (Richard Ashcroft ayant eu cette déclaration : « Nous avons notre place dans l’Histoire. Cela nous prendra peut-être trois albums, mais nous y arriverons »), ce ne fut qu'une accumulation de galères.
Bien que chouchouté par les médias à leur début, les ventes eurent beaucoup de mal à décoller, et The Verve fut vite considéré comme d'éternels perdants.
Auparavant connu sous le nom de Verve, le groupe comprenait Richard Ashcroft, le guitariste Nick McCabe, le bassiste Simon Jones et le batteur Peter Salisbury. Dès le départ, la formation acquiert une solide réputation, grâce au magnétisme de Richard Ashcroft, vite décrété rock star glamour, et au travail graphique de Brian Cannon sur les pochettes. Les premiers singles : « She's a superstar » ou « Gravity Grave » font sensation dans le milieu, réussissant même à se classer n°1 dans les charts indé. Quant au titre « Man called sun », il servira à donner le nom au groupe Brit-Pop, Mansun. Très vite, ils font les couvertures des magazines. The Verve aurait pu profiter de l’aubaine et monter dans le train de la Brit-Pop. Au lieu de ça, il signe un album qui s’inscrit complètement dans le style shoegaze. Car il ne faut pas se leurrer, malgré tout ce que le groupe dira par la suite pour s’en défaire, A Storm in Heaven, sorti en 1993, est un album de pur shoegaze. Peu de gens le savent d’ailleurs.
L'album est un échec commercial, malgré la bonne presse. Et la tournée qui suivit, avec une apparition sur la scène de Lollapalooza, fut catastrophique : Richard Ashcroft fut hospitalisé suite à une trop forte déshydratation et Peter Salibusry fut arrêté pour avoir saccagé une chambre d'hôtel alors qu'il était shooté. De plus le label de jazz, Verve Records leur colla un procès, et le groupe fut obligé d'ajouter un "the" devant leur nom.
Et ce n'est pas l'album suivant, Northem Soul, qui allait arranger les choses. Enregistré sous forte consommation de narcotiques, l'album se pert dans des délires très personnels, qui ne sera pas suivi. A noter cependant le concours de Noël Gallagher, grand ami du groupe. Trois mois seulement après sa sortie, le groupe se sépare.
Bien que Richard Ashcroft remit le groupe sur pied bien vite, le guitariste Nick Mc Gabe refusa d'y prendre part. Le groupe fit d'abord appel au guitariste de Suede, Bernard Butler, mais celui-ci ne resta que deux semaines, et fut remplacé par Simon Tong, avec qui ils écrivirent quelques chansons. Nick Mc Gabe décide enfin de revenir en 1997, pour l’enregistrement de Urban Hymns.
Cet album de la rédemption permit au groupe de connaître enfin la gloire. Emmené par son single, "Bitter Sweet Symphony", basé sur une boucle d'une chanson des Rolling Stones, qui se classe directement n°2 dans les charts, le groupe change de style et n'hésite plus à se faire poseur. Parvenu au rang d'une des meilleurs formations anglaises, The Verve gagne en notoriété, accumule les récompenses au Brit Awards, et explose les charts, avec ses nombreux singles, plus tournées vers de belles ballades à la guitare sèche, tout en gardant un certain goût pour le psychédélisme.
Seulement le groupe a du mal à gérér son succès si soudain, qu'il estime ne pas mériter, et les égos de chacun des membres grossissent à tel point que le groupe se sépare, cette fois-ci pour de bons, en 1999.
Chacun se lanca dans des projets, Peter Salisbury remplaçant avec les Black Rebel Motorcycle Club, Nick Mc Gabe en tant que producteur, Simon Tong avec Gorillaz en tant que guitariste de studio, mais c'est surtout la carrière solo de Richard Ashcroft que l'on retiendra.

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