31 octobre 2011

Fiche artiste de Pleasurehouse

Pleasurehouse


D'abord passé sur A West Side Production puis sur Snap Records, deux labels importants dans la scène indé suédoise du début des années 90, le groupe de Norrköping n'a jamais pu en profiter, se limitant à la sortie d'un seul maxi de six titres, un single, deux apparitions sur des compilations et un flexidiscs avec Easy.

Formé en 1986 par les guitaristes Niklas Larsson et Joakim Nordqvist (qui assure également le chant), le groupe n'a eu de cesse, avec leur van, de sillonner les villes, les provinces et de jouer en concert, prenant à peine le temps de renouveler leur répertoire de chansons, jusqu'en 1993, année de leur séparation. Entre temps, Björn Brunen, à la basse, Stefan Nilsson, à la batterie, ou Niklas Larsson deviendront des éléments importants, tandis que Johan Skaneby sera remplacé sur la fin par Per Sparf, ex-My Favourite Martians.

Leur style fera pourtant école, quelque part entre l'indie pop des années 80 et le shoegaze des années 90.

Pleasurehouse : This is how it feels EP




This is how it feels EP de Pleasurehouse

Sortie : 1993
Produit par Stefan Petterson
Label : Snap Records


C'est peu avant que le groupe ne se sépare que Snap Records (The Wannadies, Eggstone, Whipped Cream etc...) décide à regrouper quelques chansons pour les sortir en single. A proprement parler, il ne s'agit pas totalement du nouvel EP puisqu'en fait "This is how it feels" et "Happy when you leave" existaient déjà bien avant et figuraient sur Marseille, le vinyle précédent, paru sur A West Side Fabrication.
Par contre, on va retrouver l'excellent "Cindy", écrit en 1993 par Per Sparf, le nouvel recrue en tant que guitariste. Ce morceau avait été enregistré à l'occasion d'un split avec Easy, autre groupe suédois. Snap Records permet donc de faire une petite piqure de rappel.
Et ce n'est pas plus mal vu la qualité des titres : successivement enlevés et emballant, ils s'enchaînent, sans pour autant tomber dans la facilité. Ils s'inscrivent en cela en plein dans l'air de l'époque, innocent et charmeur, preuve que le goût pour l'accrochage mélodique était bien présent en Suède. Pour peu qu'on lise entre les lignes de guitares qui s'entremêlent, les chants qui se font écho, et la qualité de l'écriture, on découvre pas mal de douceur sous ce papier cadeau d'engouement pop.

27 octobre 2011

Fiche artiste de Sidewinder


Sidewinder

Groupe culte de l’indie pop australienne, Sidewinder a commencé son aventure lorsque les frères Nick et Martin Craft n’étaient que des adolescents ! Mais lorsque Alannah Russack de The Hummingbirds est tombée sur leur démo et les a vus en concert à Canberra, elle a aussitôt insisté pour que Nic Dalton, le célèbre fondateur du label Half a cow (et un temps musicien de The Lemonheads) les recrute. La décision se fit si vite que les jeunes garçons, accompagnés Pip Branson, Jeremey David et Giri Fox, n’avaient pas finis le lycée (Martin n’avait même que quinze ans).
Après des débuts shoegaze, le groupe décide de s'orienter vers une power-pop bodybuildée, un peu grungy et surtout typiquement indé, avec le succès que l'on sait.

26 octobre 2011

Pleasurehouse : Marseille


Marseille de Pleasurehouse

Sortie : 1993
Produit par Stefan Petterson
Label : Snap Records

Cet étonnant mini-album qu’il faut aller débusquer (il provient de la scène indé de Suède) offre quelques titres charmants et immédiatement accrocheurs. L’accent est sans conteste noisy pop, mais avec un chant légèrement ampoulé, suffisamment discret pour ne pas en faire des tonnes mais suffisamment assez pour offrir de la légèreté. On pense parfois à des groupes comme The Bodines, The Chesterfield, The Mighty Lemon Drop, mais avec les guitares saturées en plus. Ce qui est normal lorsqu’on sait que le groupe joue déjà depuis 1986.
Les guitares sont tourbillonnantes, partent dans tous les sens, pour notre plus grand plaisir, sans pour autant casser les oreilles, et n’hésitent d’ailleurs pas à s’éclipser pour de magnifiques arpèges, comme sur « Breathe ».
La plupart des titres sont davantage frondeurs, manche de guitare empoignée, saturations, cadence élevée et mélodie dans la plus pure tradition indie : « Summer » ou « Happy when you leave », sa basse et ses chœurs d’angelots malgré un ton cynique et mordant.
« Blind » qui mélange guitares claires façon Smiths et guitares saturées façon Ride : il s’offre même le luxe de ralentir le tempo pour un passage de pure beauté avec un chant doux et léger avant un crescendo et une reprise irrésistible.
Tout est résumé avec « This is how it feels », chanson magique, à la batterie déchainée, qui semble vouloir à lui tout seul inonder le monde d’une beauté innocente, incrédule et romantique, avec pour seuls armes sa mélodie enchanteresque.

Sidewinder : T Star EP

T Star EP de Sidewinder

Sortie : 1992
Produit par Nick Craft
Label : Half a cow

Plongeant l’auditeur dans un tourbillon de riffs tel qu’on les entend chez My Bloody Valentine ou les Boo Radleys, à leurs débuts respectifs, les titres de Sidewinder sont la définition de la pop le plus sauvage. Une pop presque autodestructrice. Concentré de fuzz et autres bruits crispant, « Moments like these » explose les conventions, marasme duquel émerge un chant savoureusement nonchalant, suffisamment défoncé pour être léger. Le groupe australien reprend à son compte les codes du psychédélisme et du shoegaze (« Come to me »). Au dire même des membres du groupe, les refrains n’étaient que des suites de syllabes à peine articulées, au prétexte qu’il faut que ça sonne bien, mais préférant se lâcher sur les saturations que sur les paroles. 
Alors que le public pourrait être en droit d'attendre un son clair, dans la lignée de la pop fleur bleue des traditionnels groupes de Half a cow, le groupe de Canberra propose quant à lui une musique sourde et vigoureuse. Tourbillonnante, noisy, surchargée, avec des voix détachées, qui semblent venir d'ailleurs ou qui sont étrangement très douces, elle enchaîne les riffs, délivre de superbes solos et recouvre tout d’un mur du son prenant.

Au milieu de ce tumulte, ces quelques chansons arrivent à marier confusion bourdonnante et éminence accrocheuse. Le virevoltant « Dead words » libère toutes les impulsions d’habitude bâillonnées en un tourbillon de beats rapides, de déferlantes à la batterie et de chœurs adorables de suavité (on dirait la réponse australienne au Leave them all behind de Ride). L’hébétude s’observe sur l’étourdissant « M-83 », où les guitares partent en vrille dans tous les sens, malgré le chant qui se maintient avec détachement à répéter toujours le même slogan. En tout cas, il est stupéfiant de constater le talent et le culot de ses jeunes, un talent qui n’allait pas tarder à se confirmer par la suite.

23 octobre 2011

Fiche artiste de Blindside

Blindside


Groupe culte et superbe, qui n'aura guère duré mais qui aura au moins fait la gloire du label Summershine Records. Il s'est formé en 1991 à Melbourne comme la plupart des groupes shoegaze de l'époque. 
Le groupe comprend Hamish Cowan (guitare et chant), Nick Batterham (guitare et chant), Chris Smith (basse), Matt Sigley (clavier) et Nick Peeters (batterie), à peine 18 ans de moyenne d'âge au moment de leur formation.
En 1993, Nick Batterham, principal songwriter, s'en va rejoindre The Earthmen, du même label, et s'en est la fin du groupe. Il ménera ensuite une carrière solo, assez remarquée, mais somme toute discrète, avant de rejoindre son compère de toujours, Hamish Cowan, au sein du groupe Cordrazine, qu'il avait monté à la suite de Blindside, perpétrant un peu de la légende de cette scène de Melbourne.