22 août 2015

Plow : Plow

Plow

Date : 1993
Production : Tony French
Label : Hat Factory

Le premier album de ce groupe méconnu de Baltimore possède encore un petit côté lo-fi. Si les guitares saturées sont bien présentes, comme pouvait le faire Ride lors de ses premiers singles ("Broken Nose"), ou Sweet Jesus pour le côté harassant, on devine néanmoins l'influence de groupes comme Sebadoh ou Pavement. D'une part parce que les distorsions n'hésitent pas à sortir des sentiers battus, avec une petite tendance loufoque ou par dessus la jambe ("I'm on Mars"). D'autre part dans le chant. Celui de Thomas Moore, leader du groupe, est bien évidemment adoucie, n'hésitant pas à rallonger ses vocalises et ses voyelles, mais lorsque les paroles sont plus audibles, le ton est plus franc, presque s'il parlait, avant de s'autoriser des montées saugrenus dans les tons plus aigus, quitte à frôler le chant faux, comme un Stephen Malkmus (superbe "Chainsaw Glide" ou "My Sky"). 
Malgré tout les nappes de guitares sont omniprésentes. Et peuvent servir, en particulier lors des intros, à sortir des riffs venus du ciel, bien aidés par la basse de Laura ou par des guitares sèches. "Satellite" honora la nonchalance, tandis que "The Creeper" démarre presque comme un morceau traditionnel de rock-folk américain. 
On obtient ainsi un mélange savoureux entre la négligence débraillée du lo-fi et le maniérisme obsessionnel du shoegaze. Avant de mieux maîtriser encore leur son sur leur deuxième album, Plow aura préparé le terrain à des groupes comme Lenola.