18 juin 2015

Plow : Ice Cream Flares and Rocket Sounds

Ice Cream Flares and Rocket Sounds de Plow

Date : 1996
Production : Tony French
Label : Hat Factory

Ce groupe méconnu mais rodé au circuit indépendant (salle d’étudiants, bars et autres prestations dans des petites salles) est un excellent exemple pour connaître ce qui faisait tout le charme de ce mouvement américain qui porta sans doute mieux que personne, toute la contradiction à vouloir être sensible dans un monde de brutes. Plow récupère toutes les influences héritées de ses idoles (Ride en tête), prête une oreille attentive au mouvement emo (Sunny Day Real Estate par exemple), n’oublie pas le gros son alternatif (Foo Fighters ou The Posies), mélange le tout et livre alors cet album étonnant qui livre la traduction américaine d’un style avant tout anglais. Aucun raté ne figure sur cet album et c'est un miracle que d'entendre toutes ces mélodies sublimes portées par une batterie pressante, des guitares énormes et un rythme soutenu. Le chant hésite entre chant clair et voix adoucie par l'émotion, qui ici transpire de partout. Tout est décuplé au cent mille, Plow ne s'embarrasse de rien, surtout pas de l’intellectualisme qu’on a parfois reproché au shoegaze, il jette à tout va : intro délicieuse (« Fall »), riffs légèrement saturés qui ne s’arrêtent jamais, sauf pour quelques passages mid-tempo (« Streamlined Swingset »), rythmique fracassante (« Your eyes are drugs ») ou chant loin d’être androgyne ou lyrique mais d’une douceur incroyable et d’une texture savoureuse. Parfois les guitares sont d’une lourdeur étonnante et rappellent des groupes mythiques comme Nirvana ou les Smashing Pumpkins (la fin de « Meteor »)
L'urgence est particulièrement de mise, comme si on avait peur d'oublier ce qu'on avait à transmettre, comme si l’énergie brûlait le corps et qu'il fallait tout sortir pour éviter la consumation, sans pour autant oublier coûte que coûte un attrait stylistique pour les mélodies, qui flirtent souvent le haut vol (le crescendo d’ouverture « Rosebud » ou « Velveeta » et son riff coup de poing). 
On est plongé directement dans le monde tourbillonnant des musiciens, tourbillon de romantisme, espoir, tendresse, mélancolie, le tout s'entrechoquant à grande vitesse. Tout est palpable, là, devant nous, en des titres percutants, parfois très longs mais d'une authenticité rare, incorruptible presque. Sans se rendre compte, on transite de moments calmes, chaloupées, à des instants plus explosifs. A l’instar de « Whale songs for frogs » qui représente une sacrée prouesse. L’émotion est à fleur de peau, notamment avec ces voix légères (on dirait Fudge), son rythme emo et ses guitares grunge, avant d’enchaîner sur une longue escapade à base de guitares saturées et de déluges mélodiques, puis de se terminer sur une retombée plus flegmatique mais plus gracieuse, que n’aurait pas renié Billy Corgan. Et l'on respire. 
S'identifier à ces gamins, un peu insouciants, mais tellement volontaires, est évident, presque naturel, tant cette musique garde encore toute sa fougue, son charme et sa jeunesse.

8 juin 2015

Fiche artiste de Lorelei

Lorelei

Groupe de Washington de l'écurie Slumberland Records, adepte d'un shoegaze inspiré par le math-rock et le post-rock.