Sortie : 1992
Production : Amadou Sall
Label : Distorsion
Pas
la peine de tourner autour du pot : le son y est pourri !
Boucan
du diable, rythmique d’enfer, quasi punk, chant approximatif, grosses guitares
saturées, nombreuses pédales d’effets, fuzz à gogo, distorsions, effet Flanger
et j’en passe, jusqu’à obtenir des brûlots quasi défouloirs (« Never Smile »). On
en prend plein les oreilles, ne seraient-ce qu’à cause de cette fougue qui ne
stoppe à aucun moment, sauf pour créer des suspensions adorables, mais surtout à
cause la piètre qualité sonore. C’est sale, joué avec entrain, parfois de
manière fracassante (le génial « Starchild » et sa voix suave), mais bon sang
qu’est-ce que c’est prenant !
Si
pour l’instant, rien ne distingue Colm des fougueux branleurs que sont Ride ou
The Boo Radleys, influences transparentes, des tentatives se porteront sur des
mélodies propres aux franciliens. Le chant et les harmonies, à défaut d’être
parfaitement maîtrisé, apporteront une douceur rafraîchissante à cette chape de
saturations, notamment lorsque le tempo est beaucoup plus lent, porté sur la
torpeur et le psychédélisme contemplatif («When I was a bird »).
On y entend un joyeux foutoir saturé, une
version démo qu’on dirait tout droit sorti d’enregistrement dans le garage ou
un local étudiant, avant que le groupe de Daniel Dauxerre ne se dote d’un son
plus power-pop par la suite. Le manque de soin et de finesse de ce premier
essai sera vite délaissé par ses propres auteurs, ce qui explique la rareté du
vinyle ; il n’en sera tiré que quelques exemplaires. Dommage, car c’est
négliger un titre tel que « Orange to green », dont la formule brouillage
confondant, riff rugissant, passage aérien et petites voix fantomatiques, fait
merveille.
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