20 avril 2011

Fiche artiste de Röövel Ööbik




Röövel Ööbik

Passer à côté de ce groupe mythique serait commettre un impair si on souhaite connaître l’histoire du rock estonien ou celle du shoegaze tout court, tant les deux mouvements, à la fermeture des années 80 et à l’ouverture des années 90, sont intimement liés.
Les étudiants à cette époque, ceux qui allaient être à l’origine de la « Révolution Chantante » et du renversement progressif du pouvoir soviétique, se nourrissaient des influences étrangères : My Bloody Valentine, Jesus and Mary Chain, The Sugarcubes. En cachette de leurs parents, ils étaient branchés sur les émissions britanniques de John Peel et souhaitaient à leur tour fonder des groupes de rock.
C’est dans ce contexte que se forme Röövel Ööbik en 1987 à Tallinn, groupe qui allait devenir par la force des choses de leader du mouvement indé en Estonie. Les quatre héros se nomment : Tõnu Pedaru (au chant), Allan Hmelnitski (à la guitare), Tarvo Varres (à la basse) et Raul Saaremets (à la batterie). Dans un premier temps, ils écument les bars, s’essayent dans les garages et produisent même une cassette intitulé "Irr" en 1989. Désireux de promouvoir leurs amis estoniens, le label Stupido, situé en Finlande (car contrairement à une idée reçue, les estoniens se sentent plus proches des pays scandinaves que de la Russie) leur propose de signer leur premier contrat. En effet, appelé tout d’abord Stupido Twins, le label a pour bout de soutenir les groupes estoniens qui luttaient contre l’opression du régime soviétique. D’ailleurs les deux premières signatures du catalogue ne sont pas finlandaises puisqu’il s’agit du groupe punk estonien J.M.K.E et de Röövel Ööbik. Ces derniers partent se produire à New-York, avant de sortir leur premier album en 1992, un vrai concentré shoegaze dynamitant et foldingue, qui sera d’ailleurs historique à plus d’un titre, notamment pour être le premier album estonien à être édité en CD.
En 1993, le groupe devient également le premier groupe estonien à être invité à faire une session dans les studios de Radio 1 avec John Peel, qui venait de découvrir leur son shoegaze.
L’année suivante, le groupe expérimente davantage et avec l’album « Psychicosmos » en 1994, il explore les voies du jazz et de la drum’n’bass. S’en suit d’ailleurs un hiatus de près de dix ans, au cours duquel certains des membres se mettront à l’electro avec le projet Una Bomba. Mais en 2004, Röövel Ööbik (avec Sten Šeripov du groupe J.M.K.E venu les rejoindre) revient dans le style rock des débuts afin de continuer la légende.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire