6 octobre 2010

Swirl : The Last Unicorn


The Last Unicorn de Swirl

Sortie : 1994
Produit par Ben Aylward
Label : Half A Cow


Même si Swirl laisse un petit peu de candeur infiltrer ses chansons, pour une bonhomie qui rappelle le bon temps de l’indie pop, l’innocence et la légèreté, comme sur « Strangelands » ou « Going Home », très traditionnel, il ne faut pas se leurrer : ce deuxième opus est en réalité beaucoup plus noir.
Les ambiances, derrière les apparences, sont nocturnes, avec un je-ne-sais-quoi de féerique qui fait toute la différence. La façon dont les guitares sont distordues à la fin de « Strangelands » annonce la couleur. En réalité, le ton est plus grave et plus profond.
Ainsi les chansons en général sont assez torturées, emportées, assombries aussi quelque part, probablement par les tourbillons de guitares ou le ton évanescent du chant. « Tailor’s Eye » est un superbe morceau, tout aussi magique que dark, mêlant à la fois solennité et émerveillement. La petite mélodie absolument adorable et crépusculaire qui inaugure « Chains », comme on entame une cérémonie funéraire, finit par être recouverte par une déferlante qui n’en finit jamais, sur un ton particulièrement auguste, sorte de tourbillon de plus en plus fort, à en couper le souffle. Ce côté épique, on va le retrouver par exemple sur « Dark Star » (qui porte bien son nom), avec son roulement de batterie d’enfer, ces saccades saturées, ce shoegaze dantesque et impressionnant, conférant de l’ampleur au message.
Mais là où Swirl est le plus subversif encore, c’est probablement dans sa gestion, parfois durant le même morceau, de ses temps effrénés, martiaux, tranchants, et de ses relâchements rêveurs, plus romantiques, dans le chant notamment, très suave. « The Last Unicorn », la chanson éponyme, démarre comme dans un rêve, de manière douce et merveilleuse, soutenue par la voix de déesse de Nicola Schultz, avant d’être entrecoupée de guitares saturées plein d’allant et d’énergie.
Paradoxalement, c’est lorsque les guitares shoegaze s’éteignent progressivement, que Swirl dévoile alors le cœur de son style avec le plus de pudeur, drapé par une théâtralité acoustique, rempli de violons tristes, comme sur « Night of the Unicorn » ou « Poppel Grave », qui évoquent tout autant la dream-pop que le gothisme moyenâgeux, pour atteindre une beauté incroyable.
Beauté qui ne manquera pas d’être sublimée et renforcée par les attaques de guitares saturées, à l’instar du long et ultime « Hyperon Crash ».

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