24 décembre 2009

Swirlies : What to do about them


What to do about them de Swirlies

Sortie : 1992
Produit par Swirlies
Label : Taang!

Ce groupe se moque vraiment du monde : c'est le bordel, le vrai bordel partout, un maelstrom de larsens à tous les étages, en multi-couches, jusqu'à gavage, associé à des distorsions qui font mal, des cris, des bourdonnements incessant.
Mais au milieu de tout ça, un équilibre précaire, hyper hyper fragile se fait malgré tout, grâce à des chants féminins et masculins d'une nonchalance et d'une absence adorables, instaurant des mélodies imparables alors que tout autour c'est le fracas.
Nerveux, torturé, tranchant, ça prend aux tripes, que ce soit sur "Don't Understand" ou l'extraordinnaire "Tall Ships", car en réalité, sous les couches de guitares, c'est sans cesse changeant, une accélération fulgurante, un ralentissement, une cadence plus punk ou plus groovy, une pause lo-fi groovy, des sons riches et pourtant crades, des chants variés, entre déconfiture et grâce, comme on n'en avait plus entendu depuis le "Isn't Anything" de My Bloody Valentine ("Sarah Sitting" est soit un clin d'oeil, soit un plagiat), un groove intelligent mené par une batterie complètement folle et une basse rusée et maligne.
Cela reste malgré tout un premier EP expérimental, qui regroupe les tout premiers enregistrements faits maison du groupe, et il subsiste des intermèdes bizarres, accalmies à la guitare sèche, sous produites et recouvertes de larsen. Cependant on peut noter qu'au cours de "Chris R", rempli de douceur, la partition fait rêver, tandis que sur "Upstairs", le rythme emballant fait vriller la tête, synthèse de tension, d'énergie et de folie.
Ces mélodies déglingées sont structurées à la va-vite par ce shoegaze presque noise, presque free, aux guitares mordantes et aux changements de structure, voire pur moment d'improvisation. Cela demande encore à être canalisé mais tout est déjà dit : toute limite est là pour être dépassée.

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