27 août 2008

The Jennifers : Just Got Back Today


Just Got Back Today de The Jennifers
Sortie : 1992
Produit par Chris Hufford
Label : Nude Records

Tout ici montre déjà des signes d’allégresse et de douce folie, et quoi de plus normal finalement pour des jeunes qui formeront plus tard Supergrass, un des groupes les plus barrés de la Brit-Pop.
C’est la jeunesse que respire un morceau comme « Rock Bottoms » avec son groove inimitable, son rythme sous speed et ses guitares acoustiques affolées. Un solo de guitare et hop, le tour est joué : voilà comment on emballe une chanson, avant de reprendre sur un refrain simpliste mais diablement accrocheur. Etre jeune, aller vite et faire la fête, pour beaucoup cela paraît bien pauvre, pour ces zigotos d’à peine dix-huit ans, c’est un idéal.
« Dannys Song » contribuera à rajeunir la pop anglaise, à grand coup de fracas de batterie et de guitares endiablés, soutenu par moment par un délicat petit riff absolument remarquable.
C’est un écran de lumière qui est projeté au cours de cet EP, à l’écoute de ces titres incandescents, dessinant un univers sans ombre, enthousiaste, festif et racé. Légèrement teintées de psychédélisme, les premières chansons de la bande d’Oxford donnent envie de les suivre bien loin.
Aussi bien épurée (des guitares sèches, une orgue, des voix raffinés qui proposent des chœurs gracieux) que nostalgique (l’ambiance sixties et typiquement anglaise, qui évoque ce que fera Blur ou Dodgy), « Tomorrow’s Rain » est une ballade purement exaltée et frénétique.
Mais The Jennifers, c’est surtout et avant tout, une maturité inouïe et une qualité d’écriture étonnante de la part de garçons, même pas sortis de l’adolescence. A ce titre, leur single « Just Got Back Today » se révèle être un vrai miracle, où tout semble parfait.
Il n’y a rien à redire, The Jennifers venait à l’époque de signer une chanson shoegaze magnifique, qui mérite de rentrer pour l’éternité, parmi les plus belles jamais composées. Pour s’en convaincre, une seule mais indélébile écoute suffit et on comprend. Les guitares, ici en mode sèches, mais complétées par un riff électrique lointain et tranquille, accompagnent parfaitement un chant soyeux de chérubins, ouaté et qui se perd dans les méandres d’un xylophone. Les chœurs se font le plus tendres possible, rappelant la langueur innocente de Blind Mr Jones (et ce n'est pas étonnant, puisque c'est le même producteur, l'inévitable Chris Hufford, qui est aux manettes), jusqu’à épater de candeur : « We could be together, but you’ll have to try. We could love each other, but you’ll have to try » résonnent alors comme la requête, tendrement naïve, de quelques adolescents, loufoques certes, mais surtout en mal d’idéaux.

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