17 janvier 2008

Penelope Trip : Usted morirá en su nave espacial

Usted morirá en su nave espacial de Penelope Trip

Sortie : 1994
Produit par Paco Martínez
Label : Munster Records

Si on connaissait ces espagnols complètement frappés et quelques fois difficiles à suivre, force est de constater que sur ce deuxième opus, ils ont réussi à conjuguer tourbillon et mélodie. Les chansons deviennent dès lors réjouissantes, une sorte de manège, un flot prenant auquel on ne peut s’empêcher d’adhérer. On sent qu’il s’agit d’une réelle volonté de la part du groupe que de se rendre plus abordable. Si les membres restent des gosses, peu désireux de se contrôler, on note un effort sur les voix, adorables, plus légères, et les distorsions de guitares, plus contenues.
On a le droit alors à de superbes chansons, légères, envahies de distorsions, mais au poids absent et au goût sucré : « Nadiuska » et ses nappes qui évoquent My Bloody Valentine, « Autopsia » et ses guitares sèches toutes latines, ou le final « Plasticine », ralenti et minimaliste, qui se termine sur de mignonnes distorsions et une flûte adorable, sont autant d’exemples. A d’autres moments, on perçoit avec amusement toute l’influence de l’indie pop américaine, comme sur « Crescendo » qui évoque Yo La Tengo ou Beat Happening.

Mais espiègles comme pas deux, les galopins de Penelope Trip n’hésitent pas à transformer leur morceaux, parfois uniquement pour le plaisir de se pavaner dans leurs passages de pures tempêtes de riffs au son garage et typiquement indie. Le chant se fait, selon l’humeur, envolé et déjanté, ou bien plus subtil, suave, doux, cajoleur presque. Evidemment la malice prend vite le dessus, comme sur « Galaxina », mené tambour battant, « Lucifer complex » au rythme effréné et haché, débuté comme une mignonnette petite ballade à la guitare sèche et terminé sur un carnage de riffs à l’intensité sinusoïdale, ou encore « Superprofit », à l’héritage indus, hardcore et noise. La plupart des titres restent de courtes durées.

Parfois tout ceci se calme, on observe davantage de langueur, preuve que quelque part, les membres de Penelope Trip se sont peut-être un peu assagis. « TWP » est un miracle de torpeur, quant à « Dual » et ses cuivres discrets noyés sous les saturations, il prouve que le groupe espagnol possède des talents d’écriture certains. On en ressort quelque peu épaté car on se dit que les membres ont quelque part pas mal grandi, ils font preuve de maturité, d’une volonté de contrôler leurs pulsions. « Espirú » en est l’exemple parfait.
Au final, on peut écouter à loisir, sans répétition, sans ennuis, un très bon album parmi le shoegaze espagnol, scène vivante et énergique, dont Penelope Trip sont les représentants les plus foldingues.

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