1 juin 2007

Medicine : The Buried Life


The Buried Life de Medicine

Sortie : 1993
Produit par Brad Laner
Label : American Records

Avec cet album plus varié et plus chaleureux, Brad Laner n’hésite pas à ouvrir sa musique glacée sur l’extérieur, osant même inclure sur un titre, piano et violons (l’adorable « Live it down »), permettant à sa musique de s’épanouir et de s’astreindre d’une pesanteur encombrante.
Ce qui ne veut pas dire qu’il abandonne les assauts noisy et les distorsions interminables pour autant. Les chansons, plus resserrées autour d’un concept pop, additionnent pourtant des opposées de plus en plus criantes, associant ainsi des lignes mélodiques ensoleillés à des parasites sonores à faire mal aux oreilles (l’entêtant « The Pink » et sa boucle mélodique répétée x fois). L’utilisation frénétique de crissements, de grincements de guitares et de déchirements dans les aigus peut apparaître comme une tentative de sabotage. Presque simples s’il n’y avait pas ces clashs sonores, au rythme entraînant, hautement mélodiques, les titres charment d'entrée de jeu, en misant sur la mise en relief de refrains impeccables. Les guitares crissent et se tordent, jusqu’à se mélanger énergiquement en un nuage de parasites brouillons, pour composer des ambiances joyeusement dynamiques, sur lesquelles vient se poser la voix douce et fruitée de Beth Thompson. Sous des dehors effrayants, peu orthodoxe, quasiment futuriste, on découvre les titres les plus adorables qui soient (« Baby Doll », court et poppy, ou le superbe « Something Goes Wrong »).

Avec ‘’The Buried Life’’, Medicine fait prendre un nouveau virage à la pop. En lui adjoignant ses pires ennemis (saturation, son ressemblant à une perceuse électrique, pollution sonore, impression d’utiliser des instruments coupant et non adoucis, rythmique carrée), il réussit malgré tout à insuffler un vent de fraîcheur incroyable, novateur et entraînant. A l’image de « Slut » et son rythme de boite de nuit pour androïdes. Ou de l’étrange « Friend Awake », sa voix parlée et son univers vaguement planant. Peut-être sans réel fil conducteur, ni unité, mais cet album montre un groupe en pleine maîtrise de ses moyens.

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