1 mai 2007

The Ecstasy of Saint Theresa : Sussurate


Sussurate de The Ecstsay of Saint Theresa

Indispensable !

Sortie : 1992
Produit par Ivo Heger
Label : Go ! Disc

Aussi surprenant que puisse paraître un groupe venu de Tchécoslovaquie s'adonnant à un genre éculé comme le shoegazing, Ecstasy Of Saint Theresa ne remplit pas moins toutes les conditions pour être considéré comme culte: un collectif de plusieurs membres, emmené par le sombre Jan Muchow et l'envoûtante Irna Libowitz, pratiquant une musique lourde, intense, dynamique et ultra-saturée.
Ça part dans tous les sens, souvent dans les brumes épaisses de saturations, et ça ne s'arrête pas. Les roulement de batterie vombrissent tandis que les guitares brouillées balancent des sons lumineux par vagues successives. Le chant, un coup féminin, un autre masculin, rappelle dans la solennité celui des duos de Slowdive, de Medicine, de My Bloody Valentine ou des Swirlies, également bi-sexuels, tout en étant largement plus en retrait, comme noyés derrière les effets multiples. Ces voix légères se laissent emporter par les nombreux loops, effets fuzz et rouleaux électriques, conférant une atmosphère de parfaites pop-song à ses brûlots psychédéliques.
Car à l'origine du shoegazing, il ne faut pas oublier qu'il y a les drogues. Et on se doute qu'elles ont été nombreuses à l'origine de ce tourbillon frénétique. D'ailleurs on soupçonna beaucoup de groupes de ce mouvement de reconnaître ouvertement leur penchant pour les trips psychotropes. A commencer du fait de leur façon de chanter, tout en retrait et en vapeur, ou par leur manière de se tenir sur scène, fixe, abruti et regardant leurs pieds (d'où le nom donné par Andy Ross). Mais aussi du fait de certains textes tendancieux ou par cette tendance à tout noyer sous des chœurs incompréhensibles.
De par leur amour pour les délires vaporeux, Ecstasy Of Saint Theresa est une formation entièrement tournée vers les envolées bruitistes, zébrés de coups de caisses ou d'éclairs de guitares. Certains morceaux se transforment en vrai maelström ("Pistaccio places"), dont les surcharges feraient presque mal à la tête, d'autres cachent de petites curiosités (la guitare sèche qui apparait fugacement à la fin de "Swoony"). Mais on retient surtout derrière cette apparente structure qui fait penser à un barage de son qui vient de céder, les délices de la poésie pop, comme sur le single déjanté "To Alison" ou sur le magnifique "Thorn in yer grip", plus aérien et reposé.
Sussurate restera comme un des plus émoustillant album de cette époque, longtemps disparu si on ne s'était pas intéressé de plus près à cette merveille venue d'Europe de l'est.

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