14 février 2018

Ultracherry Violet : Ultracherry Violet EP

Ultracherry Violet

Sortie : 1992
Autoproduit
Label : Aucun

"Losing my friends", avec ces échos de cloches d'église, rêveuse, cette voix légèrement traînarde et vaporeuse, puis ces saturations tranquilles, distille un parfum légèrement mélancolique. On le devine lorsque la chanson se suspend, qu'on entend presque plus rien, puis les déboulées reprennent pour tout écraser. 
Ultracherry Violet est presque un groupe masochiste. Il aime parler de sujets blessant, de ses doutes existentiels et de ses angoisses, de légèrement trembler au moment de passer au micro. Et de recouvrir le tout par des saturations lourdes et violentes. La batterie cogne durement et ne s'arrête jamais, héritage du post-hardcore que le groupe semble apprécier, et le rythme est souvent hachuré. C'est flagrant sur le dérangé "Wayve", inlassable et au riff anguleux.
C'est à peine si on distingue encore les restes de pop de ces jeunes américains qui n'en étaient qu'au début : "Yawn to smile" semble en posséder les codes (refrain enjoué et reprise en choeurs), mais Dungan Broadhurst n'est pas encore assuré dans son chant tout en douceur. Et de toute manière la chanson plie sous le poids des guitares. Quant à "This girl I know", si l'intro est le signe d'un onirisme certain, tout comme les voix ou les échos, la noirceur des riffs ne laisse que peu de place à l'engouement.
Sur cette cassette autoproduite, le groupe livre là quelques titres ébouriffants. A la croisée entre le shoegaze et un post-rock plus dur. Qui aurait mérité sans doute un autre sort que d'être logé parmi les curiosités introuvables.

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