14 février 2013

Catherine : Sleepy EP

Sleepy EP de Catherine

Date : 1994
Producteur : Billy Corgan
Label : March Records

Billy Corgan a toujours été un fan de My Bloody Valentine (jetez un œil sur la superbe pochette de Pisces Iscariot pour vous en convaincre). Il était donc attendu que le génie de Chicago se soit un jour retrouvé à la production d’un groupe shoegaze. Celui-ci d’ailleurs est avant tout un groupe ami très proche. Il est de la même ville, il partage le même studio que les Smashing Pumpkins, il s’échange le même matériel et leur leader, le fantasque Kerry Brown, fut un temps marié avec D’Arcy.
Le résultat de cet échange de procédés est un EP assez surprenant pour les amateurs : il mélange le shoegaze et… le grunge ! La formule appliquée est assez simple, le couplet sera doucereux, magnifié par des pédales de distorsions et un chant suave, le refrain sera nerveux, agressif et lourd, dans la plus pure tradition du rock alternatif de l’époque nineties (« Sleep »). Evidemment, on sent l’influence des Smashing Pumpkins. Ce son inimitable sur « Idiot », cette batterie façon militaire qui fait penser aux coups de butoir de Jimmy Chamberlin sur « Cherub Rock » ou « Siva » (Kerry Brown est aussi batteur), cette basse souterraine, ces guitares qui fuzzent de manière saturée, ces coupures de rythme impromptues pour s’offrir des respirations romantiques, on ne s’y trompe pas, les deux formations ont du s’influencer l’une l’autre. 
Ce qui aboutit à un shoegaze qui regarde droit dans les yeux. Le son s’octroie une puissance décuplée (« Insect Tree »), s’offre un chant plus mordant et une énergie rageuse, mais autorise quelques douceurs également. Bien souvent les guitares sont magiques, le chant oscille entre langueur légère et sens de l’accroche, et le ton est lourd et chargé, ce qui donne lieu à des rêveries, de manière subtile, comme sur « It’s no lies », au tempo plus carré mais plus déterminé, cachant des références implicites à My Bloody Valentine ou Bailter Space.
Un premier EP à écouter pour se rappeler au bon souvenir du son d’une époque.

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