12 mai 2016

Mercromina : Acrobacia

Acrobacia de Mercromina 

Date : 1995
Production : Joaquín Pascual
Label : Subterfuge

Ce premier album est tout en guitares. Des guitares en veux-tu, en voilà. Du fuzz, des gros riffs, des distos, des solos, des nappes saturées, des sèches, des juste grattées. C'est à si perdre délicieusement.
Il n'y a d'ailleurs pas ou peu de relâche. A l'époque, pour les ex-membres des Surfin' Bichos, il s'agissait de découvrir tout un nouveau son, épais, bourré et proche du shoegaze, du rock alternatif ou de Sonic Youth. "El Cometo", avec sa batterie frappé calmement et détermination, ses trompettes étonnantes et ses guitares tout en fuzz, rappelle les Smashing Pumpkins ou des groupes grunge comme Green Apple Quick Step. Tandis que "Ciencia Ficción", qui démarre pourtant comme un mid-tempo, est en fait un tourbillon où on se laisse emporté.
Il y a bien-sûr des mélodies évidentes comme s'il en pleuvait et malgré le départ de Fernando Alfaro (parti former Chucho), les autres, notamment Joaquín Pascual, démontrent alors un vrai savoir faire en matière de songwriting. Et puis il y a la voix superbe de Joaquín Pascual, râpeuse, chaude, latine, veloutée. On constate une fois de plus que l'espagnol s’accommode parfaitement du style shoegaze. Ces paroles tout en voyelle et aspiration, sans parler des fameuses "jotas", prennent un accent encore plus sexy lorsqu'il est chanté suavement.
Et puis, dans l'écriture et les mélodies, vives et assumées, Mercromina s'inscrit dans la droite ligne du shoegaze espagnol : Automatics, Los Planetas, de vrais exemples de rock alternatif. Avec le riff qui tue de "Pájaros", mélangé à un petit arpège, Joaquín Pascual impose le message suivant en Espagne : il va falloir compter avec son groupe.

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