28 octobre 2010

State of Grace : Jamboreebop



Jamboreebop de State of Grace

Sortie : 1995
Produit par Paul Arnall
Label : 3rd Stone

Sur son premier album, le groupe se fait davantage accessible, en s'orientant plus vers la pop que d'habitude.
La délicieuse voix de Sarah Simmonds est beaucoup plus claire, voire mordante, aux lignes mélodiques faciles à suivre. Ce qui fait que la chanteuse perd en mystère, en charme langoureux, ce qu'elle va gagner en clarté et en vivacité. Quant à la magie sybiline des premiers singles, peu de traces. L'album sera avant tout chaleureux.
La plupart des chansons sont plus courtes, allant à l'essentiel, à savoir un mix entre la techno et la pop acidulée, chargées de guitares, de claviers et de boite à rythme. Quelques réminiscences orientales et psychédéliques s'infiltrent de ci, de là, ajoutant plus de lumière dans la musique du groupe qu'auparavant. Par exemple, "Smile" offre un engagement significatif, de même pour "Hello" à la fraîcheur bienvenue. On oserait même le folk avec la ballade "Different World" et sa guitare sèche.
On pourrait avoir peur que le groupe s'égare mais il faut reconnaître que c'est l'optimisme qui a gagné : le titre final éponyme offre un nuage de bonheur, de "lalala" communicatifs, de saturations et de bonhomie merveilleuse.
Heureusement, une certaine langueur reste de mise, comme sur "Fluorescent Sea", aérien, "Rose" et ses distorsions lointaines. Le style du groupe, unique et précurseur, c'est un esprit évanescent et lougne que le monde des boites de nuit connait finalement peu en Angleterre. Le grand public, lui, méprisera cet album. Ce qui occultera de tel effort expérimentaux, tel que les douze minutes de "Bitter Sun", avec ses recouvrements incroyablement tristes et cette torpeur qui sert la gorge et étreint le coeur.
Une féerie totalement artificielle habite cet album. A l'image du magnifique "And love will fall", qui malgré sa candeur, reste avant tout un superbe hommage aux guitares, dont les distorsions se frayent un chemin derrière les claviers orchestraux et tombant en pluie d'or. A cette occasion, le chant de Sarah Simmonds devient inouï, vigoureux et instannément vibrant. Et c'est bien tout ce qui compte...

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