24 septembre 2009

Luminous Orange : Waiting for the summer



Waiting for the summer de Luminous Orange

Sortie : 1997
Produit par Takaahi Hanya
Label : K.O.G.A Records

Le deuxième album, une véritable réussite que tout le monde devrait avoir entendu, assoie définitivement les composantes qu’on retrouvera par la suite : morceaux plus reposées, flottant et magiques, avec cette dimension tranquille presque fascinante. Si la pop particulière de Luminous Orange apparaît étrange, « Waiting for the summer » n’en demeure pas moins un sommet de classe.
En s’ouvrant sur le turbulent « Hot Caramel », et son riff coup de poing, on ne peut que se laisser alpagué par la suite, qui petit à petit dérive vers une pop plus proche du lounge, de la musique de chambre ou du jazz.
Que ce soit avec « Key for spring », avec ses réminiscences moyenâgeuse, son ambiance presque gothique, avant de s’ouvrir avec des violons et un chant lumineux de toute beauté, ou avec « Flame Flower » et ses guitares acoustiques, ses houhouhous, sa flûte, on navigue dans des eaux splendides, irréelles et exotiques. L’impression est renforcée par un choix audacieux d’arrangements, entre clavier vieillot, guitares acoustiques, violons, voire même triangle.
La voix de Rie Takeuchi est tout simplement époustouflante, soufflant comme du velours et excitant les sens comme un aphrodisiaque, notamment lorsqu’elle chantonne ces mots en japonais, sur un ton des plus aériens. « Waiting for the summer » se prend des airs de bossa nova, saupoudré d’un esprit qu’on n’avait plus retrouvé depuis la fin des années 60. On continue de plonger dans une intimité très raffinée. Le morceau « Sheet music » se veut même plus minimaliste, avec la voix, parfois dédoublée de vocalises d’anges, de Rie Takeuchi à peine soutenue par un piano.
Brouillé par un nuage de saturation en arrière fond, « The White Moon » évoque les plus grandes heures de la dream-pop, tout en invitant un piano jazzy, des violons, et une guitare électrique des plus alambiquée à venir construire un morceau complexe mélodiquement mais enivrant. Les violons de « I can’t move » en font un titre poignant et lyrique, presque exagéré avec ce rythme à la batterie superbe, ces tambourins, ce piano, les multiples chœurs, ce ton de musique de film, dont on ne se lasse pas.
Il faut se rendre à l’évidence : on n’avait jamais entendu musique pareille. Et pourtant on ne peut s’empêcher d’être émerveillé devant la richesse et la délicatesse des chansons, originales, délicieusement kitchs et décalées.

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