27 avril 2009

All Natural Lemon and Lime Flavors : Straight Blue Line



Straight Blue Line de All Natural Lemon and Lime Flavors

Sortie : 2000
Produit par Pete Murphy
Label : Gern Blandsten


C’est à l’aune des faces-b que l’on reconnaît la qualité d’un groupe : ne jamais les négliger !
Le recueil qu’a décidé de publier le label Gern Blandsten permet de revenir sur le travail qu’a réalisé le groupe à partir de 1996 au travers ses premiers singles sortis aux USA (« That familiar look to you ») et quelques inédits réalisés avant la sortie de l’album « Turning into small ». C’est avec ces singles que l’on se rend compte à quel point le groupe a pris de la maturité et surtout s’est forgé une identité.
Et ça commence très fort avec probablement la meilleure chanson du groupe toute époque confondue, « Repetitive Monotonous » : une épopée de plus de cinq minutes, soutenue par une petite mélodie à la guitare qui a du mal à se débattre au milieu des agressions de guitares et de claviers, ballottée au grès des explosions et des surenchères.
All Natural Lemon and Lime Flavors est capable de tout, comme d’interrompre un orage de saturation par une chanson étrange et presque mignonnette (« Catcher ») si elle n’était pas recouverte par un mur du son effrayant, ou alors de saccager une ballade mollassone à la guitare sèche par des distorsions (« Spaun »). Le style des débuts ? Avant tout une ambiance extra-terrestre, à base de claviers, de coupure, et de chants bizarres, autant travaillés que s’il s’agissait de n’importe quel autre instrument. Avec comme dénominateur commun, des orages de guitares, capable de surgir sans prévenir.
Peu à peu, en suivant la lecture chronologique, on prend conscience de la place prépondérante des claviers. Prenant de plus en plus d’importance, leurs bidouillages électroniques permettront de distiller une ambiance, véritablement à part, très spatiale et synthétique. Des morceaux comme « Purple Puddles » ou le superbe « I am where you were » arrivent à méler la furie synthétique des saturations avec la légèreté et les ambiances incongrues distillées par les voix douces et les claviers.
Au final, les chansons finiront par ressembler à des litanies chantées par des robots complètement zinzins (« The Number Knows its Name ») comme si leurs programmes étaient déglingués générant une musique improbable et futuriste.
Pour la plupart sortis des placards, ces titres méritaient bien qu’on s’occupe d’eux et qu’on ne les oublie pas. C’est désormais chose faite avec ce recueil. Une occasion de plus de se plonger dans l’univers très particulier du groupe.

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