The Bardots
The Bardots est des représentants de la
micro-scène de Norwich qui a fait les belles heures du Wilde Club, la salle de
concert qui fit venir la plupart des grands groupes anglais pendant plus d’une
décennie. Fondée par Barry Newman, un grand amateur des Smiths et de My Bloody
Valentine, la salle devient le centre de gravité de la ville, pourtant bien
éloignée de la capitale anglaise. Ce groupe permet de découvrir l’autre
histoire du shoegaze, celle des laissers pour compte, qui avaient du talent
mais qui avaient eu le malheur de ne pas vivre à la Thames Valley.
Simon Dunford (guitare/voix), Andy
Murphy (guitare), Steve Cox (basse), Krzysztof Fijakoski (guitare), le frère du
chanteur d’Adorable, avec qui d’ailleurs il formera Polak, et Neil Cox
(batterie), profitèrent de l’effervescence autour du Wilde Club pour fonder un
groupe et se lancer à l’assaut des planches. Comme le reconnait volontiers
Simon Dunford : « Sans Barry, les membres
de The Bardots n’auraient jamais quitté leurs chambres. Barry avait le don pour
dénicher les talents et donner aux groupes locaux la chance de parfaire leur
métier en faisant les premières parties des groupes populaires qu’il réussissait
à ramener à Norwich »[i]. D’ailleurs, avec les rentrées de la billetterie,
Barry Newman se permet de monter une structure pour y faire signer des groupes
locaux. « Cela a toujours été mon
ambition de monter un label indépendant, se souvient Barry. J’admirais tellement la scène indépendante
que je voulais en faire partie. Heureusement les premiers concerts au Wilde
Club m’ont permis d’obtenir un petit peu d’argent, bien que j’ai dû prendre pas
mal sur mes fonds propres pour faire subsister le label »[ii].
Et la première publication sera un single partagé par Shine et The Bardots. On
se souvient qu’à cette occasion, Simon Williams, chroniqueur au NME, titra à
leur sujet : « Janglier in Anglia », jeu de mot resté célèbre (mais
intraduisible, « jangle » signifiant faire beaucoup de bruit métallique, et «
Anglia » étant une région à l’Est de l’Angleterre, dont est originaire le
groupe).
Après un premier single
"officiel" sur Wilde Club Records, adorable dans un style brouillon,
le titre « Sad Anne », superbe chanson, un vrai bijou, ils signent un deal avec
le label Cheree (le label culte des premiers EPs de Bark Psychosis et de Disco
Inferno). Après deux-trois autres singles, ils publient un album en 1992,
intitulé Eye-Baby et multiplient les concerts. Appréciés des journalistes rock,
qui les placèrent vite "next big thing", les membres de The Bardots
décidèrent de polir leur son, pour au final une accroche manquée, et
"V-Neck", tomba dans l'oubli, alors qu'il marquait l'arrivée de la
Brit-Pop.
Du coup, le groupe se sépara, mettant un terme à une histoire qui avait pourtant démarré dès 1989 sur les bancs de la fac.
Du coup, le groupe se sépara, mettant un terme à une histoire qui avait pourtant démarré dès 1989 sur les bancs de la fac.
[i] Simon Dunford cité par Emma Lee, sur Eastern Daily
Press, 15 janvier 2009, [en ligne]
http://www.edp24.co.uk/going-out/wilde_club_celebrates_20th_anniversary_1_711940
[ii] Barry Newman cité sur Norfolk, janvier 2009, [en
ligne]
http://www.bbc.co.uk/norfolk/content/articles/2009/01/30/wilde_club_20090130_feature.shtml
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