2 juillet 2008

Whorl : Maybe It's Better


Maybe It's Better de Whorl

Sortie : 1992
Produit par Mike Schulman
Label : Slumberland


Nourri à l’influence du label Slumberland, Whorl sur son second single s’essaye à la pop. Et le résultat est sacrément réussi !
Deux petits morceaux parfaits de bruits et de shoegaze vintage. Volontiers chatouilleux, le groupe américain, molasson et pourtant intensément mélodique, conjugue la pop en quelque chose de plus brut, de plus authentique, sans se débarrasser des petits défauts encombrant d’habitude, comme par exemple ces incessantes saturations qui recouvrent le tout ou l’absence de remixage, notamment dans la voix. Fusion à chaud de rock bruitiste (les distorsions se font aussi mielleuses que crispantes) et de pop érudite, les chansons de Whorl rappelle qu’il n’ait jamais impossible de s’éloigner des impératifs commerciaux pour s’approprier la musique à partir de deux ou trois bouts de ficelles. Car le groupe a peu d’expérience et le groupe le sait, et le groupe s’en moque. On l’entend à la façon dont la voix tremblote sur « Maybe it’s better », de façon nonchalante, à la batterie basique qui s’inscrit pleinement dans la tradition amateur de l’indie pop, à la basse, frivole mais excellente, ou encore à l’aspect rudimentaire des lignes de notes suivis par les guitares. Vers la fin du titre, le chanteur lance son refrain avec un détachement tel qu’on jurerait entendre le fiel de Mark E Smith, leader de The Fall. Et malgré tout, la justesse, le miracle mélodique, font de cette chanson un sommet, à rapprocher des Pastels ou des Wolfhounds.
La batterie de « Christmas » est particulièrement cool, assouplissant le morceau qui se laisse alors totalement recouvrir de saturations. C’est à peine si on entend les voix, pourtant on tendant l’oreille, il n’y a que de la douceur. D’ailleurs la tonalité mélodique de ce single est du essentiellement à la basse, qui comme dans toute chanson indie pop qui se respecte, joue ici un rôle majeur. Dès lors on n’a plus qu’à se laisser porter par les crépitements des guitares, qui apparaissent paradoxalement d’un charme mélodique inestimable.
Ce second single annonce en tout cas les amours de Mike Schulman et Brian Nelson, voire même ce que Rob Goldrick fera par la suite avec Nord Express. Pour l’instant, il s’inscrit parfaitement dans le catalogue de Slumberland Records. Des titres adorables et au cachet amateur.

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