A Fascination With Heights de Half String
Sortie : 1996
Produit par Ken Mari
Label : Independent Project Records
Il aura fallu pas moins de quatre années pour que le groupe provenant de l’Arizona puisse publier son premier album. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que ça ne ressemble en rien à une musique qui pourrait provenir de l’Arizona.
Adoptant des textures très soignés (ah ! la basse de « Shell Life ») et vaporeuses hérités de groupes anglais, Brandon Capps, faute de pouvoir quitter la platitude rattaché à son état natal, lancera son groupe dans une échappée folle, une cavale aussi bien dans la finesse que la majesté.
Seulement cela est tellement éloigné de ce qui se faisait à l'époque aux Etats-Unis que la formation ne trouva aucun écho.
D'autant que ce premier album ne survint qu'en 1996, au moment où le shoegazing n'était qu'un lointain et mauvais souvenir (pour la plupart des gens). Et ce n'est pas l'obscur et très arty label Independent Project Records qui allait aider la formation à trouver une large diffusion.
Mais cela convenait très bien à Bradon Capps, dont l'ambition réelle était de pouvoir pratiquer une musique personnelle, tout en restant le plus discret possible. Une musique rêveuse, innocente et vaporeuse, parfois nerveuse (« Backstroke »), même si les chants célestes évitent toute affectation rageuse (« Lolligag »). L'intensité se retrouve plutôt dans les arpèges cristallins, la sécheresse de la basse, le rythme souple et la multiplication des partitions de guitares, virant parfois à la création d'un mur du son enivrant (« Hurrah ? »). Plus que sur les premiers singles, le ton est concis, direct, dessinant des chansons accrocheuses (« A Fascination With Heights » prend ainsi des airs de bossa nova noisy), tout en gardant ce caractère volubile. Les textures s'envolent vite, notamment quand les saturations décollent ou que les guitares s'emballent. L'ivresse survient surtout lorsque l'ambiance se met en pause au cours de passages atmosphériques irrésistibles. Et que les parties de guitares dérivent de manière léthargique, composant un climat élégiaque, qui n’est pas sans rappeler des groupes anciens comme Felt ou Durutti Collumn.
Brandon Capps était tout aussi bien porté sur les groupes shoegaze dont il était adulateur mais il reconnaissait des influences flânant volontiers vers le post-rock, de Bark Psychosis à Savage Republic, en passant par For Against, groupe fondamental des années 80. De ces formations, il conservera le goût pour la longueur, la prédominance pour l'instrumental et les tendances compulsives pour contourner insidieusement tous les schémas structurels pré-conçus (« Departures », démarrant de façon grave avant de s’ouvrir au soleil). Il est ainsi surprenant de se rendre compte qu’il est difficile de se souvenir des mélodies entendues, comme s’il avait s’agit d’un rêve.
On sent l'envie de conduire sa musique vers une grâce chimérique, tant l'application à poser une ambiance légère et funambule se ressent partout.
A Fascination With Heights est l'album idéal pour se plonger dans de longues heures à flâner et dont les mystères se révèlent en fonction de sa disposition.
Sortie : 1996
Produit par Ken Mari
Label : Independent Project Records
Il aura fallu pas moins de quatre années pour que le groupe provenant de l’Arizona puisse publier son premier album. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que ça ne ressemble en rien à une musique qui pourrait provenir de l’Arizona.
Adoptant des textures très soignés (ah ! la basse de « Shell Life ») et vaporeuses hérités de groupes anglais, Brandon Capps, faute de pouvoir quitter la platitude rattaché à son état natal, lancera son groupe dans une échappée folle, une cavale aussi bien dans la finesse que la majesté.
Seulement cela est tellement éloigné de ce qui se faisait à l'époque aux Etats-Unis que la formation ne trouva aucun écho.
D'autant que ce premier album ne survint qu'en 1996, au moment où le shoegazing n'était qu'un lointain et mauvais souvenir (pour la plupart des gens). Et ce n'est pas l'obscur et très arty label Independent Project Records qui allait aider la formation à trouver une large diffusion.
Mais cela convenait très bien à Bradon Capps, dont l'ambition réelle était de pouvoir pratiquer une musique personnelle, tout en restant le plus discret possible. Une musique rêveuse, innocente et vaporeuse, parfois nerveuse (« Backstroke »), même si les chants célestes évitent toute affectation rageuse (« Lolligag »). L'intensité se retrouve plutôt dans les arpèges cristallins, la sécheresse de la basse, le rythme souple et la multiplication des partitions de guitares, virant parfois à la création d'un mur du son enivrant (« Hurrah ? »). Plus que sur les premiers singles, le ton est concis, direct, dessinant des chansons accrocheuses (« A Fascination With Heights » prend ainsi des airs de bossa nova noisy), tout en gardant ce caractère volubile. Les textures s'envolent vite, notamment quand les saturations décollent ou que les guitares s'emballent. L'ivresse survient surtout lorsque l'ambiance se met en pause au cours de passages atmosphériques irrésistibles. Et que les parties de guitares dérivent de manière léthargique, composant un climat élégiaque, qui n’est pas sans rappeler des groupes anciens comme Felt ou Durutti Collumn.
Brandon Capps était tout aussi bien porté sur les groupes shoegaze dont il était adulateur mais il reconnaissait des influences flânant volontiers vers le post-rock, de Bark Psychosis à Savage Republic, en passant par For Against, groupe fondamental des années 80. De ces formations, il conservera le goût pour la longueur, la prédominance pour l'instrumental et les tendances compulsives pour contourner insidieusement tous les schémas structurels pré-conçus (« Departures », démarrant de façon grave avant de s’ouvrir au soleil). Il est ainsi surprenant de se rendre compte qu’il est difficile de se souvenir des mélodies entendues, comme s’il avait s’agit d’un rêve.
On sent l'envie de conduire sa musique vers une grâce chimérique, tant l'application à poser une ambiance légère et funambule se ressent partout.
A Fascination With Heights est l'album idéal pour se plonger dans de longues heures à flâner et dont les mystères se révèlent en fonction de sa disposition.
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