10 octobre 2007

Welcome to Julian : Never so close


Never so close de Welcome to Julian

Coup de coeur !

Sortie : 1993
Produit par Guy Fixen
Label : Rosebud / Barclay


Difficile d’affirmer sa personnalité lorsqu’on est un groupe français mais qu’on s’applique à reproduire les climats virevoltant de la pop outre-manche, au point de chanter en anglais, de plagier les pochettes des groupes shoegaze et de faire produire son premier album par Guy Fixen. C’est d’ailleurs bien se que l’on reprocha à Welcome to Julian : de trop se servir des formations anglaise comme modèle, crime de trahison pour le pays. On ajouta bien vite que le groupe n’avait aucune idée et qu’il lui fallait prendre le ferry pour en emprunter quelques unes.
Pourtant, Welcome to Julian a su défendre depuis le début sa part d’intégrité. Incluant tout au long de l’opus quelques intermèdes courts et surprenant (« Diamond » et sa guitare sèche ou les deux « Interludes », très planant), le groupe ne se borne pas à empiler les guitares par-dessus des chants sirupeux, il sait aussi faire preuve d’une originalité certaine dans la façon d’appréhender les choses. On retrouve ainsi une flûte sur le magnifique et enchanteur « Who’s », un groove hypnotique et des chœurs éthérées sur l’énorme montée en puissance qu’est « Is it a crime ? », des pédales wah-wah sur le très noisy-punk « Take it easy Eddie » (un instrumental de même pas deux minutes) ou bien un solo crasseux étonnant sur le fougueux « Higher ».
Mais ce qui dénote aussi, c’est la maturité du groupe, capable d’écrire de véritables perles mélodiques, savoureuses au possible lorsqu’elles entremêlent des cordes de guitares, parfois cristallines et oniriques, bien souvent saturées et puissantes. C’est avec des titres de la trempe du trépidant « Real Things » ou l’entêtant « Drop Dead Gorgeous », malade, vicié, tendu, avant de se faire fouetter par des lanières de guitares saturées, que le groupe dévoile sa face complexe.
L’espace de quelques instants, Welcome to Julian créé son monde, qu’il sait aussi fragile que fugace, malgré ses guitares. Un univers bien frêle, comme emporté par un vertige sonique, à l’instar du merveilleux « Lucky Star », avec ses voix absolument toutes douces, ses petits accords adorables et ses vagues de distorsions câlines.
« Don’t close your eyes, brave the world, the brillant world » sera-t-il marqué sur la pochette, comme pour rappeler qu’il y a sans doute trop de choses à voir, à faire, des miracles comme des bêtises, pour s’arrêter en si bon chemin.

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