7 octobre 2007

The Charlottes : Things Come Apart


Things Come Apart de The Charlottes

Sortie : 1991
Produit par Martin Dice
Label : Cherry Red

Quand bien même, les guitares lâchent les brides et que les coups à la batterie martèlent, The Charlottes reste pop dans l’esprit, absolument pop. Impossible de s’en défaire.
Leurs chansons pourraient passer sous un déluge de saturations écrabouillant, on décèle toujours une légèreté dans le ton, qui est la marque d’un goût prononcé pour les mélodies rondes et chaudes.
De ce recueil des enregistrements sous Cherry Red, on retient essentiellement une bonne dose de lumière, de sucrée, de délicatesse et de violence à la fois. C’est que les choses vont vite, quelques mélodies envoyées pied en plancher, soutenues par un gros son, comme on n’avait osé à l’époque, tout en restant très accessible : le contraste est étonnant entre la finesse de la musique et la dureté des instruments ou du tempo, à l’instar de « Payer Song » ou « Beautify ». Il n’y a pas le désir de rendre les choses compliquées, de saccager le tout sous des dissonances, de se livrer à l’expérimental, juste le plaisir de brancher les amplis à fond et de n’avoir aucune retenue quant aux décibels employées.
Guitares plutôt chargées, voix féminine très plaisante, rythmique nerveuse, mélodies bien ficelées, tous les éléments sont réunis et permettent au groupe de Petra de produire une pop-rock hyper noisy mais de bonne facture (le sublime « We’re going wrong »). Simples, entraînants, hautement mélodiques, les titres charment d'entrée de jeu, sans se compliquer et en misant sur la mise en relief de refrains impeccables, grâce à un jeu tout en tohu-bohu. Les guitares saturées se mélangent énergiquement pour composer des ambiances tendrement dynamiques, sur lesquelles vient se poser la voix légère et fruitée de Petra Rodiss. On retrouve cette fausse douceur qui faisait l'attrait de cette époque intemporelle. Jusqu’à glisser discrètement vers un charme rêveur, comme sur « Love in the emptiness », presque hypnotique à force d’être dur et féroce, jusque dans le chant, qui prend des teintes graves et solennelles. Voire jusqu’à atteindre des sommets d’évasion intemporelle, où on dérive dans un état extatique, tout au long d’une montée en puissance extraordinaire, à l’image des neuf minutes de « By my side », à la mélodie envoûtante, qui finira par être noyée, et dont les assauts répétés, s’atténuent parfois pour mieux revenir à la charge ensuite et définitivement emporter l’auditeur au cours de tournis inouïs.
Mais on revient vite vers des choses plus concises, directes et simples, à savoir l’innocence et la naïveté pop, qui oublie tout et se complait dans sa propre chimère rose-bonbon (« Mad Girl’s Love Song » ou la reprise du « Venus », des Stocking Blue, en massacre en règle saturé). Et il est si bon de s’y vautrer et de savourer autant d’énergie, de puissance, pour finalement tenir des propos si légers et insouciant.
En effet ces chansons énergiques et balancées ne manquent pas de pêche et s'écoutent inlassablement. La part de rêve n’en ait que plus décuplée.

2 commentaires:

  1. Ouahh... Enfin qq1 qui parlent encore de "The Charlottes". Je pensais être le seul à avoir été marqué par ce groupe...

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  2. Merci pour cet article sur les Charlottes. Cela m'a rappelé que j'avais "Things come apart" quelque part dans ma discothèque. J'ai réécouté ce disque 20 ans après, avec un certain plaisir.

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