
1991 de Smashing Orange
Sortie : 2005
Produit par Stephen Pala
Label : Elephant Stone
Cette année 1991 fut pour Smashing Orange une année de folie pure : concerts psychédéliques, tournées à battons rompus, orgies dans les loges et fêtes à n'en plus finir, comme aux plus belles heures des années 60.
Sortie : 2005
Produit par Stephen Pala
Label : Elephant Stone
Cette année 1991 fut pour Smashing Orange une année de folie pure : concerts psychédéliques, tournées à battons rompus, orgies dans les loges et fêtes à n'en plus finir, comme aux plus belles heures des années 60.
Rob
Montejo (qui fondera plus tard The Sky Drops) se remémore : « Les premières chansons
étaient rafraîchissantes et excitantes. On faisait du shoegaze avec une petite
inflexion psychédélique façon sixties. C’était une époque où les concerts
étaient spectaculaires »[i].
Et
à l'écoute des chansons sauvages qui composent ce recueil, on comprend
pourquoi. Le ton est relâché, le batteur maintient un tempo psychédélique, les
guitares sont déchaînées et les larsens, effets fuzz et pédales steel abondent
dans cette surenchère sonore. « Not very much to see » ou le tourbillonnant «
Sugar » sont de vraies déflagrations sonores, crasseuses et pourries. On dirait
du shoegaze garage !
Les
mélodies sont pourtant là, derrière la crasse et la souillure, des miracles de
fraîcheur, les refrains sont prenants et les harmonies évidentes (« Just before
I come » ou « Any further, it’s all over »). L’ambiance peut se faire carrément
vaporeuse, lorsque le ton ralentit et que la paresse prend le dessus. Ainsi «
Strange young girl », où est conviée Sara Montejo est une longue traînée de
lendemain de fête, où les esprits s’égarent et se laissent dériver par facilité
pour approcher une certaine poésie. Car pour Rob, l’influence ultime, ce n’est
pas My Bloody Valentine, mais bien « Syd
Barett, le premier shoegazer »[ii].
Ces
purs bijoux pop sont enveloppés dans un écrin sortie de la boue, riche en
réverbs dégueulasses et autres pédales de distorsions, dignes des premiers
albums de Dinosaur Jr (« Slivewinter » ou « Felt like nothing »). Les musiciens
ne semblent même pas se rendre compte de leur fureur branleuse. Ils feignent
l'indifférence, parfois jusqu’à la nonchalance. Témoignages d’un laisser-aller
psychotrope, les fuzz masquent le désabusement des chants, souvent traînards et
complètement camés (« Only complete with you »). C'est cet équilibre toujours
fragile, malgré la vindicte de la revendication, qui confère à cette musique
unique une grâce agressive de toute beauté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire