14 février 2018

The Julies : Lovelife EP

Lovelife EP de The Julies

Date : 1996
Production : Bill Campbell
Label : Flying Tart

Pas question de laisser trainer son regard vers le sol. The Julies se tient debout et impose son mur du son avec fierté. Tout le monde est campé sur ses positions, la batterie est sûre d’elle-même (quel jeu de Greg Hohman !), les guitares jouent leur partition sans dévier et puis, il y a ce chant, celui de Chris, incroyable, pleine de morgue et d’assurance. Le groupe avance en faisant place nette. Leur son est éclatant, brillant et met en place des refrains incroyables, pour un mur du son luxueux (« Wake up, Christine » et son rythme haletant à la batterie ou bien « Friday and faithless », qui ressemble à bien des égards à une chanson de Kitchens of Distinction).
La première comparaison qui vient à l’esprit, c’est Adorable. Avec le groupe londonien, il a en commun un chant plein d’allant, d’arrogance aussi, de préciosité, en forçant sur les émotions et en exagérant les traits. On retrouve les mêmes guitares magnifiquement racées et une ambiance légèrement féérique, ainsi qu’une tendance à surjouer les refrains pour les rendre encore plus percutant et lyrique (le magique « Boy Wonder » ou le tourbillonnant « Love scene seventeen »). Et parfois c’est à se demander s’il n’y a pas là-dedans des influences de Brit-Pop (Longpigs, Strangelove, Shed Seven) dans cette façon de tout prendre à cœur (« Drive me mad »). Ce qui ne serait pas étonnant vu que beaucoup considère Adorable est le premier groupe de Brit-Pop en réalité. The Julies propose sa version personnelle, ce qui aboutit à six chansons, mais qui pourraient toutes potentiellement être des tubes… s’ils étaient sortis en Angleterre !
C’est un shoegaze avenant, gonflé d’orgueil et assumant pleinement son mur du son exagéré, ses ambiances parfois hérités de la dream-pop, sa texture apprêté et tempétueuse. Même lorsque le tempo ralentit, que le groupe mise tout sur sa basse, qu’il convie une guitare sèche et qu’il souhaite jouer une ballade, la voix se fait alanguie, force des tremolos et répond à des chœurs au cours de vocalises poignantes et  délicieusement excessives (« Blue »). 
C’est énergique, frondeur et plein de vitalité.

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