14 février 2018

Automatics : Cesárea

Cesárea de Automatics

Date : 1994
Production : F.J. Romero
Label : Elefant

Automatics ? Une référence à l’album de Jesus and Mary Chain. L’influence est évidente, mais il n’y a pas que ça, tant le groupe se veut la synthèse des guitares bouffies power-pop et des mélodies du shoegaze. Il y a donc des airs de Teenage Fanclub, Kingmaker, The Stones Roses, voire des Pixies (« Dixie » est à peine voilé), mais aussi Ride ou Pale Saints, ce qui donne lieu à des chansons savoureuses et énergiques. 
La force de la bande barcelonaise est d'avoir transformé des chansons power-pop enflammées en hymnes entraînantes et marquantes. Dès « Sixty », le ton est donné et ne sera plus lâché jusqu'à la fin. Vigoureuses, à fleur de peau, ces bombes soniques sont sublimées par la finesse recherchée, parfois subversive (« In your bloody heart »), par l'engouement employé par tous les membres du combo au top de leur forme, par ce jeu de guitares robuste (« Emilio »), par le chant, toujours doucereux et en anglais, bref par cette résolution qui s'est emparée du groupe.
Produit en 1994 avec les modestes moyens de leur label, qui pourtant jette tout dans la bataille, Cesárea est une porte d'entrée pour l'indie pop à l'espagnole, bruyante et intense. Aucun titre n'est à jeter, tant ils sont tous formidables pour leur sens mélodique qui ne délaisse pas pour autant la complexité de l'écriture (« Suicide » ou bien l'acoustique « Sad Love »). Comment ne pas oublier « Crazy », mêlant vrai vacarme et rythme défouloir, ou « The Slaughterhouse » et ses distorsions incroyables, un vrai défouloir façon The Telescopes ? 
Redoutable du début à la fin, comme sur « Open Space », à filer des frissons, avec son petit côté féerique, ses saturations, son chant mordant à la Jim Reid, et sa batterie terrible, Cesárea balaye tout sur son passage, met les choses à plat et s'impose comme une vraie curiosité underground !

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