16 septembre 2007

Stereolab : Switched On


Switched On de Stereolab

Coup de coeur !
Sortie : 1992
Produit par Stereolab
Label : Too Pure / Slumberland


Le label Too Pure eu la bonne idée de publier ce recueil des premiers singles du groupe à peu près au même moment que leur premier album. Ils reprennent l'esprit volatil du shoegaze, passé sous un mixage particulier, celui du krautrock. Et permettent de voir comment le mouvement shoegaze a été la rampe de lancement des folies du groupe, à grand coup de loops de guitares saturées et de dédoublement de voix légères. Ces chansons sont toute basées sur des boucles de guitares tranquilles, lancinantes, sur lesquelles vient se déposer comme du velours la voix grave de Laetitia Sadier.
C'est donc avec un réel plaisir que l'on découvre les perles originales que sont « Super-Electric », « Au Grand Jour » (et les voix graves qui se répondent) ou « Brittle », sortes de bonbons sucrées, enrobés de furia électrique, de basse proéminente et de saturations sans fin. Laetitia Saddier chante avec un sérieux des plus ensorcelants, quelque part entre la voix de Nico, une morgue toute française, et la légèreté éthérée de Miki Berenyi, d’autant que sa voix est parfois doublée (l’inconnue Gina Morris) pour des vocalises angéliques. Toujours très douces et agrémentées de claviers kitch, les chansons de ce recueil s’amusent avec l’art des boucles sonores, aboutissant à des climats aériens étourdissants, dont la langueur envoûte. 
La basse et les arpèges noisy de « The way will be opening » sont fascinants, tout comme les chœurs mystiques de « Contact », appuyés par une batterie métronomique, qui se terminent sur un final long et savoureux. Le rythme y est globalement indolent, pour insuffler une sorte de torpeur à l’auditeur et l’emmener vers un état à la fois relaxant et déconcertant.
On en oublierait presque la réalité physique de tout ce qui nous entoure, des agacements quotidiens, des doutes fugaces, pour ne se concentrer que sur cette musique brillante. Moment de grâce placide et pure évasion séminale, « High Expectation » et ses ‘’I’m sorry’’ hoquetant, figure une indolence telle qu’elle ensorcelle. 

La répétition hypnotique est le maître mot de Stereolab dans une veine influencée par le krautrock mais qui reste feutré, doux et presque enchanteur de par les superbes parties de guitares noisy d’une intensité transcendantale. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire