Somnium de SIANspheric
Sortie : 1995
Produit par The Shimmer Twins, Rob Sanzo et SIANspheric
Label : Sonic Unyon
Le rythme lent, soporifique presque, permet de créer tout l’espace nécessaire à la coulée de fluides, vagues de guitares féeriques et irréelles, de bulles fantomatiques ou autres épanchements cosmiques (« This window », étiré et flottant). Et lorsque les guitares se crispent et que le volume sonore est poussé au maximum, l’effet psychédélique n’en est que plus saisissant, en témoigne le superbe morceau d’ouverture, « Turbulent. Hydrodynamic ».
Sianspheric évolue dans des univers chers au space-rock, à la dream-pop ou encore au shoegaze qui commençait tout lors à disparaître. Autrement dit, ça prend son temps. Calme et relaxation sont les maîtres mots au cours de ces chansons (ou plutôt plages sonores) qui allongent les durées au-delà des cinq minutes, voire vingt pour le morceau de conclusion. « Where the planets revolve, I wish I was there » est une odyssée fleuve d’ambient et de space-rock, tranquille, répétitif et nonchalant. Album idéal donc pour rêvasser paisiblement et se laisser dériver.
Le champ libre est laissé à l'épure, l’amplitude, la lumière, avec pour objectif clair d'envoûter un maximum. La retenue sidérante dans l'utilisation de la batterie ou des percussions et le contournement des guitares en forme de bulles de savons n'en finissent pas d'étonner (« Broken man » ou « Zoe », la seule chanson qui fasse appel à des guitares sèches). L'intervention des instruments ne sert pas à définir des lignes distordues mais plutôt un axe droit, savamment dessiné et enrichi de pluies d'or, de volutes magiques et d'ambiances lourdes. Les voix sont lointaines, non pas dans l'intensité mais dans les intentions. Douces, ouatées et presque lasses, elles ne prennent jamais les devants mais concourent à souligner délicatement l'ambiance céleste de cette musique. « The stars above » n’est que l’expression de guitares féériques, tandis que la batterie reste émoussée.
Et lorsque les guitares ne se retiennent plus et qu'elles s'emballent pour un mur du son gigantesque, lourd, pesant, métallique, tout en tempête ultra-carrée et maîtrisée à la perfection dans ses coupures, on vacille sur nos repères. C’est le cas pour « I like the ride » avec ses saturations tonnantes ou « Needle » dont le début aérien ne laisse rien présager du déboulé cyclonique d’un riff énorme. Comme berceuse, on a connu plus doux. Mais l'intensité participe grandement à rendre cet univers nébuleux plus concret et subtil. Sur « Watch me fall », l’intro est frémissante, avec maracas, guitares spatiales, voix hagarde façon The Verve à leurs débuts, puis une immense saturation déboule sans prévenir, s’imposant comme une énorme masse froide et gluante.
L'effet de fascination n'est donc jamais rompu.
Sortie : 1995
Produit par The Shimmer Twins, Rob Sanzo et SIANspheric
Label : Sonic Unyon
Le rythme lent, soporifique presque, permet de créer tout l’espace nécessaire à la coulée de fluides, vagues de guitares féeriques et irréelles, de bulles fantomatiques ou autres épanchements cosmiques (« This window », étiré et flottant). Et lorsque les guitares se crispent et que le volume sonore est poussé au maximum, l’effet psychédélique n’en est que plus saisissant, en témoigne le superbe morceau d’ouverture, « Turbulent. Hydrodynamic ».
Sianspheric évolue dans des univers chers au space-rock, à la dream-pop ou encore au shoegaze qui commençait tout lors à disparaître. Autrement dit, ça prend son temps. Calme et relaxation sont les maîtres mots au cours de ces chansons (ou plutôt plages sonores) qui allongent les durées au-delà des cinq minutes, voire vingt pour le morceau de conclusion. « Where the planets revolve, I wish I was there » est une odyssée fleuve d’ambient et de space-rock, tranquille, répétitif et nonchalant. Album idéal donc pour rêvasser paisiblement et se laisser dériver.
Le champ libre est laissé à l'épure, l’amplitude, la lumière, avec pour objectif clair d'envoûter un maximum. La retenue sidérante dans l'utilisation de la batterie ou des percussions et le contournement des guitares en forme de bulles de savons n'en finissent pas d'étonner (« Broken man » ou « Zoe », la seule chanson qui fasse appel à des guitares sèches). L'intervention des instruments ne sert pas à définir des lignes distordues mais plutôt un axe droit, savamment dessiné et enrichi de pluies d'or, de volutes magiques et d'ambiances lourdes. Les voix sont lointaines, non pas dans l'intensité mais dans les intentions. Douces, ouatées et presque lasses, elles ne prennent jamais les devants mais concourent à souligner délicatement l'ambiance céleste de cette musique. « The stars above » n’est que l’expression de guitares féériques, tandis que la batterie reste émoussée.
Et lorsque les guitares ne se retiennent plus et qu'elles s'emballent pour un mur du son gigantesque, lourd, pesant, métallique, tout en tempête ultra-carrée et maîtrisée à la perfection dans ses coupures, on vacille sur nos repères. C’est le cas pour « I like the ride » avec ses saturations tonnantes ou « Needle » dont le début aérien ne laisse rien présager du déboulé cyclonique d’un riff énorme. Comme berceuse, on a connu plus doux. Mais l'intensité participe grandement à rendre cet univers nébuleux plus concret et subtil. Sur « Watch me fall », l’intro est frémissante, avec maracas, guitares spatiales, voix hagarde façon The Verve à leurs débuts, puis une immense saturation déboule sans prévenir, s’imposant comme une énorme masse froide et gluante.
L'effet de fascination n'est donc jamais rompu.
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